La gendarmerie nationale, Groupement d'Alger, maintient la pression : une opération coup-de-poing a été menée durant les journées du 3 et 4 avril dernier. Cette « campagne » de 48h a vu la mobilisation de près de 1200 gendarmes qui ont eu à intervenir dans différentes localités des dix circonscriptions administratives, sur les treize existantes, placées sous leur compétence. Le bilan de cette opération a été dévoilé, dans la nuit de mercredi, juste après la fin des interventions combinées par le chef du Groupement, le colonel Mustapha Taïbi. Dans la matinée de mardi, les éléments de la compagnie de Bouchaoui (Chéraga) ont ainsi récupéré 19,5 kg de kif traité dissimulé au niveau de la plage El Bahdja de Aïn Benian (aux environs de La Madrague). La quantité de drogue saisie représente, selon la gendarmerie, une contrepartie financière de l'ordre de 2 millions de dinars. « L'enquête est en cours et la complicité de ressortissants étrangers n'est pas à exclure », précise M. Taïbi. La même compagnie a arrêté, au cours de la journée du 3 avril, 7 personnes étrangères pour « immigration clandestine », affirme-t-on. La compagnie de Bouchaoui a eu enfin à traiter une affaire liée à la commercialisation « illégale » de boissons alcoolisées sous l'étiquette de la marque locale Coteaux. Deux jeunes frères, dont le père est un retraité de l'Office national de la culture des vignobles (ONCV), ont installé un atelier de travail clandestin dans un poulailler à Bouchaoui. Ils remplissaient manuellement des bouteilles avec du vin subtilisé à l'ONCV. Le père des deux mis en cause, qui était chauffeur d'un camion-citerne d'une capacité de 26 000 l de vin récolté un peu partout en vrac, aurait un rôle à jouer dans cette entreprise à partir du moment où les quantités volées à l'Office proviennent de ces citernes d'approvisionnement. Selon les aveux des deux frères, ils se seraient adonnés à cette pratique depuis trois mois. La gendarmerie, indique-t-on, a récupéré 2412 bouteilles pleines et prêtes à la commercialisation, 1464 bouteilles vides ainsi que le matériel utilisé dans cette entreprise, notamment deux véhicules (une R4 datant de 1968 et une 4x4 bâchée, 1983). Toujours au chapitre des saisies effectuées durant cette opération, il a été intercepté un lot de 44 batteries pour véhicule, une quantité de concentré de tomates d'une valeur totale de 480 000 DA et 8 m3 de sable (extrait d'une plage). « Ces saisies ont été opérées pour défaut de registre du commerce et de factures », explique le colonel Taïbi. S'agissant de la police de la circulation, il a été procédé au retrait de 644 permis de conduire, à l'identification de 769 automobiles, à l'établissement de 3078 amendes forfaitaires et à la mise en fourrière de 47 véhicules. « C'est beaucoup d'infractions pour une durée de 48h de contrôle », estime le chef du Groupement. Ce dernier affirme que les accidents de la circulation, dont plus de 80% dus au facteur humain, sont un « véritable cauchemar » pour les citoyens, l'Etat et les services de sécurité. Tout au long de cette « sortie », les tuniques vertes ont eu à interpeller plus de 1800 personnes, dont 1628 ont été libérées, 32 placées en garde à vue et 11 écrouées. « Nous enregistrons une nette, palpable, et perceptible régression de la criminalité », note le colonel Taïbi.