Dix quotidiens nationaux ont assuré, mercredi dernier, la couverture d'une vaste opération de descentes menées de concert par la gendarmerie et la police. Cette campagne d'un jour a nécessité la mobilisation d'importants moyens humains et matériels, à savoir 441 intervenants entre gendarmes et policiers de tous les grades et 63 véhicules de différents gabarits ainsi que d'autres instruments spécifiques, ainsi que des chiens policiers. En présence du colonel Ayoub, le chargé de la communication de la gendarmerie en haut lieu, qui accompagnait l'équipe de journalistes venue d'Alger et sous la supervision du commandant de groupement, le colonel Mechtaoui, et du commissaire divisionnaire de la police, le colonel Sami, les deux corps de sécurité ont ratissé large en ciblant 4 circonscriptions de daïra et une centaine d'impacts entre hôtels, dortoirs, cafés, carrefours, sans compter certains coins reculés habituellement fréquentés par des malfrats. La procédure d'identification et d'inspection a touché 1916 véhicules et 1202 personnes. Par ailleurs, 20 perquisitions ont été effectuées par la police dans des domiciles louches sur la base d'informations fournies. A l'issue de cette rude journée, le bilan conjoint fait ressortir tout le chapelet d'infractions pénales, soit 488 forfaits relevés entre crimes, délits et contraventions. Ces violations sont principalement liées au vol qualifié, à l'incitation de mineurs à la débauche, au port et à la détention d'armes à feu sans autorisation (1 fusil de fabrication artisanale) et armes blanches (4 machettes et 1 poignard), à la détention de drogues (1,4g) et de psychotropes (2 boîtes de Rivotril), à la spéculation dans l'aliment de bétail (392 sacs), au débit illégal de boissons alcoolisées (392 caisses), à la détention de pétards (1420 unités) et enfin, au défaut de permis de conduire. En tout, 9 personnes en ont fait les frais puisqu'elles comparaîtront devant la justice dont un escroc d'envergure nationale tombé dans les rets des services de sécurité et arrêté conformément à plusieurs mandats lancés contre lui. Toutefois, du fait de l'ampleur des moyens engagés et forcément visibles en situation diurne ainsi que la contrainte de la promiscuité des quartiers, l'on peut considérer plus que probants les résultats de cette intervention et pour cause : d'une part, il était impossible d'empêcher l'ébruitement de la nouvelle de cette opération qui, à peine entamée, était colportée par les tiers au moyen de portables. D'autre part, il y a lieu de noter qu'au-delà de 20h, les mandats de perquisition aux domiciles ne sont plus ordonnés. Un handicap pour le moins jugé majeur s'agissant d'une manœuvre lancée en direction d'un milieu réputé criminel donc essentiellement nocturne. Pour leur part, les patrons des deux services de sécurité se sont accordés à dire qu'il s'agit là seulement d'une opération ponctuelle et que le crime est combattu au quotidien et farouchement.