Je suis ici depuis le matin, et je ne suis pas arrivée à avoir la moindre information concernant mon inscription », lance Nacéra, irritée. Rencontrée à la direction de l'éducation de Tizi Ouzou, cette candidate au baccalauréat libre est visiblement marquée d'avoir trop attendue sous le soleil « sans avoir pu m'inscrire et retirer les formulaires nécessaires, et pouvoir m'acquitter des frais d'inscription ». « Aujourd'hui, c'est le dernier jour pour payer les frais et je souhaite qu'on veuille rallonger le délai, sinon, c'est sûr que je ne pourrai pas passer mon bac cette année », se désole Ahmed, un jeune de 20 ans, résolu à tenter sa chance une nouvelle fois à la pochaine session du bac. Rejoint dans cette doléance par son camarade, ce dernier lance : « A cause de ces conditions, ce sont des centaines de jeunes à n'avoir pas pu faire cette formalité », avant de désigner du doigt la bousculade près des guichets ouverts pour la réception des dossiers. Sur place, une fonctionnaire de la direction de l'éducation, rencontrée fortuitement, nous dit : « Depuis plus d'une semaine, des centaines de candidats se présentent ici avant-même l'arrivée des employés. » L'anarchie qui caractérise cet endroit a fini par désabuser et lasser nombre de personnes venues des localités environnantes. Et l'affluence ne décroît pas tant le désir de décrocher le bac en juin 2005, ouvrant les portes de l'université, est tenace chez les candidats. Selon les dires de ces derniers, tous ont un cheminement et un parcours particuliers les ayant amenés à vouloir postuler au baccalauréat. Anciens élèves ayant été exclus après leur échec au bac, anciens ou actuels étudiants voulant accéder à une autre formation universitaire. Tous endurent la même galère en ce dernier jour de paiement des frais d'inscription. Le chef de service orientation et examens auprès de la DE de Tizi Ouzou annonce « avoir reçu plus de 5000 dossiers de candidature depuis l'ouverture des inscription, le 1er octobre dernier ». Un engouement jamais démenti et il est attendu que ce nombre atteigne les 7000 candidats d'ici à la fin du mois en cours. Le responsable affirme que toutes les filières sont prises en charge. « Nous recevons des dossiers en enseignement général (sciences naturelles et de la vie) et technique (comme la filière de fabrication mécanique) », précise-t-il. Depuis deux ans, il est fait obligation au candidat de joindre une fiche de résidence pour une meilleure réception des convocations par les candidats. A propos du taux de réussite de cette catégorie de candidats à l'examen du bac, « celui-ci est de 30% en juin 2004 et c'est l'un des meilleurs taux pour cette dernière décennie », note notre interlocuteur, « bien que plus de 20% des inscrits abandonnent et ne se présentent pas lors de la session du bac », précise-t-il.