Depuis bientôt une année le handball souk ahrassien est à la recherche d'une identité perdue malgré un parcours jalonné d'exploits. En chute libre depuis 2003, l'année de l'accession de l'équipe phare, le HCSA (Handball Club de Souk Ahras), en excellence, cette discipline tourne le dos désormais à des années de gloire et de prestige, et se trouve, comble de l'ironie, privée même d'engagement. Le staff dirigeant et les fans du club n'arrivent pas à expliquer l'échec, mais l'on décèle facilement les signes de discorde. Ce n'est d'ailleurs un secret pour personne, puisque l'on déballe parfois le linge sale du club sur la place publique. D'après Boucherika Adel, le président démissionnaire du club, l'essoufflement financier et les injonctions sont les causes majeures de ce déclin. « Ce n'est qu'en 2003 que le club a connu une aisance relative en matière de subventions, pour subir au milieu de la saison et l'année suivante l'asphyxie. Un apport financier insignifiant par rapport à l'envergure du club et aux exigences des joueurs, distillé de surcroît à doses homéopathiques, a réduit à néant le moral chez le staff dirigeant, déjà affecté par les tiraillements claniques et tentatives de déstabilisation », nous a-t-il déclaré. Même son de cloche chez le DJS : « Il est inconcevable que des joueurs aillent s'ingérer dans la gestion administrative d'une quelconque formation sportive ». Lui-même a fait allusion aux injonctions de personnes étrangères à la discipline. Le secrétaire général du club, en l'occurrence M.Khalfi, appuyé par un autre dirigeant, a un tout autre avis : « Toutes les parties concernées, la DJS comprise, ont été destinataires de correspondances faisant état depuis l'année 2004 d'une situation alarmante. La saison suivante, le HCSA continue sa chute vers la nationale B sans susciter la moindre réaction de la part des responsables du secteur de la jeunesse et des sports. Le club est actuellement sans engagement, l'ex-président a déposé sa démission, et les textes en vigueur ne sont pas appliqués. Nous interpellons les responsables pour organiser une assemblée générale élective, ou à défaut désigner un directoire. Il y va du devenir d'une discipline qui a porté aux cimes les couleurs locales et réussi maintes fois à atteindre la plus haute marche du podium ». Alternative partagée même par le président démissionnaire. Les joueurs que nous avons eu l'occasion de questionner sont unanimes quant à « la mort programmée du handball à Souk Ahras », et ont qualifié de « fallacieux » les arguments avancés par certains milieux sportifs par rapport à leur statut au sein du club. « Dès que nous avons eu vent des difficultés financières rencontrées par l'équipe, nous avons renoncé à notre dû pour permettre aux dirigeants de les surmonter », nous ont expliqué T. Nadir et M.Chérif, qui regrettent cette saison fatidique pour la famille du handball. Est-ce une page du volumineux livre historique qui date de 1969 que l'on va bientôt tourner ? Ou est-ce le livre lui-même qui sera jeté aux oubliettes ? Depuis 2004, le handball donne l'impression de vouloir, sans équipage ou même un timonier, voguer vers une destination inconnue. Le résultat, tout le monde le connaît.