« Il est temps pour le 4ème art de retrouver en Algérie une pratique conforme aux normes internationales en la matière », c'est la conclusion à laquelle sont arrivés les participants à la journée d'étude sur la formation théâtrale en Algérie qu'a organisée, hier, l'institut des arts dramatiques de l'université d'Es-Senia. D. Fergani Djazia, à travers son intervention, a fait voyager l'assistance dans le temps, à partir des années 40 pour aboutir à l'introduction du système LMD et ses spécificités dans l'enseignement des arts. Avant l'indépendance, la seule formation accessible était celle dispensée aux animateurs. Au lendemain de l'indépendance, l'Algérie s'est dotée d'établissements de formation, à commencer par l'institut national des arts dramatiques de Bordj El Kiffan. Pour D. Driss. K, la pratique du théâtre dans les années 70 relevait beaucoup plus du spontané que d'une expérience avérée, et, en outre, elle était fortement imprégnée de l'idéologie socialisante de l'époque. Il a fallu attendre les années 80 pour voir des jeunes et des troupes théâtrales formés, mais cette formation était limitée uniquement à des participations à des festivals et à des échanges culturels. Pour M. Bouziane Ben Achour, l'introduction de l'étude de l'art à l'université a été à l'origine d'une déchirure didactique entre acteurs ayant reçu une formation académique et les acteurs ayant acquis des formations empiriques. Il a également évoqué le thème de l'assistanat qui a caractérisé certains comédiens des théâtres dits professionnels. Mais toujours est-il, estiment les participants à la journée d'étude, seule une volonté politique clairement affichée peut sortir le théâtre algérien du marasme dans lequel il évolue. A l'issue de cette journée qui a également concerné l'expérience des associations et des coopératives théâtrales, un thème développé par des universitaires d'Oran, de Mascara ou de Mostaganem, certaines recommandations ont été émises. Selon M. Hamoumi, modérateur, il s'agit notamment d'unifier les programmes pédagogiques en vigueur tant à l'université qu'au sein des différents instituts de formation. Il s'agit également de doter cette discipline d'un véritable budget.