L'Office national des droits d'auteur et des droits voisins (ONDA), a rendu un hommage solennel à Mohamed Tahar Fergani à l'occasion de son 79e anniversaire lors d'une soirée artistique abritée jeudi dernier par le théâtre régional de Constantine. Le gala marqué par la présence du wali de Constantine, accompagné par l'ex-wali Brahim Djeffal, a connu une affluence en masse de la grande famille des Fergani. C'est d'ailleurs le neveu du maître du malouf Zinedine Bouchaâla qui a donné le la en faisant vibrer l'assistance sur les rythmes des chansons aïssaoua, avant de céder la place à Salim Fergani, le fils aîné et digne successeur de son père, lequel a mené un orchestre composé de quelques chanteurs parmi la jeune génération. Un grand nombre d'artistes et compagnons de route ont tenu à être présents. On citera, entre autres, Hamdi Bennani et Dib El Ayachi de Annaba, ainsi que le grand cheikh Mohamed El Ghafour qui a fait le déplacement de Nedroma. Le geste de l'ONDA fait suite à une première initiative en l'honneur de cheikh Kaddour Darsouni qui demeure avec Mohamed Tahar Fergani, l'un des derniers « Mohicans » du malouf à Constantine, après la disparition de la plupart des maîtres de cet art. Le directeur général de l'ONDA a salué les efforts de Mohamed Tahar Fergani, un maître de grande classe qui a, au bout d'une longue carrière, contribué grandement à la préservation du patrimoine musical constantinois avec l'enregistrement de cinq noubas. Il annoncera l'enregistrement prochain par El Hadj Fergani, sous l'égide de l'ONDA, de plusieurs poèmes du mahdjouz et du zedjel, deux styles musicaux typiquement constantinois, en sus d'une nouvelle nouba « perdue » qui a fait l'objet d'une recherche par les musicologues.