Fayçal Douhane, membre du bureau national du PS, dénonce les choix de son parti et réclame plus de démocratie. Il applaudit l'entrée dans le gouvernement de Rachida Dati et de Rama Yade et se désole que l'hémicycle soit toujours aussi monochrome. Aucun candidat issu de l'immigration n'a été élu à l'Assemblée nationale, laquelle est restée monochrome. Comment expliquer l'échec de la diversité dans la représentation nationale ? Il y a plusieurs raisons. Pour la droite, les candidats investis l'étaient dans des circonscriptions réputées imprenables. Ils avaient fait des campagnes très sérieuses mais ils n'ont rien pu faire contre leurs adversaires, mieux implantés. A gauche, il est vrai, certaines circonscriptions étaient prenables. Le PS a opté pour la confrontation entre candidats choisis et candidats subis ! Les candidats ont été parachutés par l'instance nationale sans procédure démocratique. En clair, les militants n'ont pas été appelés à voter pour désigner leur candidat lorsque cette circonscription était réservée à un candidat issu de la diversité. Les militants ont eu droit à des militants subis et non choisis. Il y a eu des candidats qui ont perdu à très peu de voix, à plus de 49% de voix. Il leur avait manqué ce coup de rien qui ne peut venir que si l'on est un candidat avec un réel ancrage. Qu'aurait dû faire le Parti socialiste ? Au PS, on élit les candidats. Il ne revient pas à la direction nationale de choisir les candidats. Solferino (siège du PS) privilégie la docilité. Il faut réserver une circonscription par département pour la diversité. Comme pour la parité, il faut innover en mettant en œuvre une autre méthode. On désigne des circonscriptions réservées à ce type de candidats et les militants choisissent entre diverses candidatures. Les instances nationales n'ont pas à interférer pour ce choix. Au moment du vote, les électeurs sont souverains. Or, ils n'ont choisi aucun candidat issu de l'immigration. Les Français sont-ils prêts à envoyer dans l'hémicycle un Arabe ou un Noir ? Oui, 1000 fois oui, les Français sont prêts. Regardez la cote de Rachida Dati. Elle caracole dans les sondages. Si elle s'était présentée dans une circonscription de droite, comme le XVIe arrondissement de Paris, elle aurait été élue. Il faut choisir ceux qui ont une chance de gagner. Paradoxalement, c'est le gouvernement qui reflète mieux la société française. Nicolas Sarkozy a nommé une ministre et deux secrétaires d'Etat. La gauche en a rêvé, la droite l'a fait… Pour la première fois, la question de la diversité a été posée. C'est une avancée de mentalité formidable. En 2002, personne n'en parlait. Qu'une ministre issue de l'immigration occupe un ministère régalien est une bonne chose pour la République. Cela a été un bon choix de la part de Nicolas Sarkozy de nommer Rachida Dati et Rama Yade ; elles le méritent. C'est le règne de la méritocratie. Ce n'est pas le cas de Fadela Amara, issue de votre parti ? Je ne la connais pas, joker !