Le marché de réalisation du port de pêche d'El Marsa a été officiellement résilié avec l'entreprise publique SOTRAMO. C'est ce que nous a appris, hier, un cadre de la direction des Travaux Publics, lequel a précisé que cette décision a été prise en raison de l'incapacité de cet intervenant à reprendre, dans les délais fixés, les travaux inachevés. Rappelons qu'une énième mise en demeure avait été adressée récemment aux dirigeants de cette entreprise par le ministre des Travaux Publics pour relancer le chantier qui traîne depuis 2002, date du lancement du projet pour un montant global de 300 milliards de centimes. « Nous lui avons accordé un sursis de plus pour se ressaisir et achever les 30% de travaux en souffrance dans un délai raisonnable. Il est évident que si nous avions privilégié cette voie, c'était pour des considérations sociales et financières, dans le but de maintenir les emplois en place et de permettre à cette entreprise spécialisée dans les travaux maritimes de terminer l'œuvre pour laquelle elle s'était engagée », nous avait déclaré le premier responsable du secteur, en marge de la visite du président de la République, effectuée dans la région le 29 mai dernier. Notre source nous apprend par ailleurs qu'un avis d'appel d'offres sera lancé incessamment pour la sélection de l'entreprise devant réaliser la dernière partie de l'ouvrage, composée de quais, d'accotements et de travaux hors maritimes. Elle nous révèle en outre qu'une décision similaire –résiliation du marché- a été également prise pour le projet de Salamandre, dans la wilaya de Mostaganem, lequel connaît également des retards considérables. C'est la preuve que la SOTRAMO est dans une situation de faillite insurmontable qui ne lui permet plus d'honorer ses engagements. On croit savoir que le problème majeur auquel cette entreprise est confrontée, reste le fameux différend financier avec un particulier et pour lequel la justice s'était prononcée en faveur de ce dernier. Le ministre des Travaux Publics est intervenu en personne, apprend-on, pour débloquer les comptes bancaires de l'entreprise, après la mise en application du jugement du plaignant. Cependant, ce début de dénouement de la crise n'a guère été mis à profit par la direction de SOTRAMO pour redresser la situation et préserver l'outil d'intervention qui emploie des centaines de travailleurs dans plusieurs wilayas.