Au terme de l'opération des inscriptions, l'université Abderahmane Mira de Béjaïa vient de compter 9655 nouveaux étudiants dont une écrasante majorité de filles (6112). Les statistiques fournies par le rectorat donnent un ensemble d'étudiants formant un patchwork national de par les origines diverses des nouveaux inscrits dont, bien évidemment, le plupart est de la wilaya de Béjaïa. Beaucoup, cependant, sont venus des wilayas limitrophes : 930 de Tizi Ouzou, 375 de Bouira, 125 de Boumerdès, 55 de BBA... Si ces origines et proportions ne sont pas nouvelles pour l'université Abderahmane Mira, celles des 70 nouveaux étudiants de Sétif, 20 de Batna, 10 de Laghouat, le sont, comme nous le fait constater le recteur Djoudi Mérabet. Ils sont également 12 de M'sila, 9 d'Alger, .. et un peu moins de Annaba, Biskra, Khenchela, Médéa, Tamanrasset, Tébessa, Tlemcen, Jijel, Djelfa, Blida, Chlef... Plus de 1600 bacheliers, dont plus d'un millier de filles, hors wilayas, ont choisi, à moins d'affectations forcées, l'université de Béjaïa. Ils sont originaires pas moins de 40 wilayas. C'est autant de monde à héberger puisque ils répondent à la condition de résider au-delà de 50 kilomètres de l'université. Seulement voilà, il se trouve qu'il y a de nouveaux étudiants résidant bien au-delà de 50 km qui se sont vu refuser ce droit. La raison est toute simple et unique : ils ont dépassé les 28 ans. C'est la limite d'âge qu'a fixée l'administration des œuvres universitaires, peut-être dans un esprit de la chasse aux éternels étudiants-résidants. Seulement, cette condition, vieille de quelques années, continue de faire du tort aux nouveaux bacheliers qui, contrairement à ce que l'on pourrait penser du fait de leur âge, ne sont pas forcément salariés. A l'université de Béjaïa, viennent de s'inscrire 113, tous nés entre 1966 et 1979, soit de 28 à 41 ans. Tous des candidats libres forcément. La DOU ne leur a même pas permis de déposer leurs dossiers de demande de chambre. Paradoxalement, celui de la bourse si. Leur tort est d'avoir décroché leur bac au « mauvais » âge. A moins de se débrouiller une place « clandestinement » dans les cités « U ». L'administration a fait d'eux des SDF programmés. Pourtant, leur nombre est insignifiant ; très loin de celui de la multitude d'extras que l'administration des œuvres universitaires peine à déloger des cités « U ».