L'interdisciplinarité linguistique Des enseignants d'arabe, de français, d'anglais et de tamazight réunis ensemble pour un même module de formation pédagogique ? Une première en Algérie. C'est ce défi que vient de relever, avec brio, la sympathique ANEF (Association nationale des enseignants de français). « La gestion d'une plateforme multimédia à usage scolaire » et « La poésie en projet ou projets de poésie en classe » : deux thèmes fédérateurs et qui invitent à l'interdisciplinarité. Ils ont été choisis comme objectifs de formation lors la traditionnelle université d'été de l'ANEF. Si le premier thème va de soi en ces temps de modernisation, il n'est pas évident que le deuxième emporte l'adhésion de prime abord. Dans une société laminée par la médiocrité ambiante, la poésie — à l'instar des autres genres littéraires : (roman, nouvelles, théâtre) — ne fait plus recette. Et pourtant, les enseignants, présents à ce regroupement de six jours, se sont donnés à cœur joie pour découvrir la magie et la puissance didactique des vers ciselés. Dans le sillage des séances théoriques dispensées par des spécialistes en la matière : Jacques Lefévre de Belgique, Mme Djennas et M. Abboub d'Algérie, les participants se sont adonnés à la création, la traduction/adaptation et au traitement du texte poétique au profit des élèves. Une expérience riche en enseignements. Une belle unanimité partagée par l'ensemble des enseignants, heureux d'échanger leurs idées et de nouer connaissance. L'invité de marque, Jacques Lefèvre, président de l'Association belge des enseignants de langue française, a eu ces mots chaleureux pour exprimer sa satisfaction : « Ce qui a permis la réussite de cette formation d'appoint, c'est le mélange de complicités, de souplesse et de rigueur. La convivialité n'a pas été un vain mot. Nous avons partagé les repas, les soirées festives et culturelles et surtout suivi avec assiduité les ateliers et les nombreuses activités programmées. Je retiens la saine communication dense et riche qui a prévalu dans les débats et les exercices pratiques ». Polémique Une directive ministérielle et c'est la levée de boucliers. Les parents d'élèves des lycées de jeunes filles de la ville de Constantine s'opposent fermement à l'obligation faite aux établissements scolaires de s'ouvrir à la mixité. Ils avancent un argument recevable dans la forme : ces établissements ont une spécificité ancrée depuis leur création, il y a de cela plusieurs années. Toutefois — et c'est là où la polémique tourne à leur défaveur— parmi eux certains esprits conservateurs expliquent le maintien du statut d'origine par des arguments subjectifs. En tout état de cause, il fallait s'y attendre. Un tel changement de cap nécessite une sensibilisation préalable : préparer les esprits, les convaincre du bien-fondé ou de la nécessité dictée par la régulation des effectifs.