Hier, les jeunes de la commune frontalière de Souani, à 25 km de Maghnia, sont sortis dans la rue pour dénoncer l'assassinat dont a été victime un des jeunes de leur village. Tlemcen : De notre bureau Selon les premiers témoignages recueillis sur place, le jeune F. Houari, âgé d'à peine 22 ans, qui accompagnait un ami à bord d'un véhicule de type Mercedes 123, a été abattu par un garde-frontière au centre de l'agglomération, la balle l'ayant atteint à la tempe. Sur les lieux, au milieu d'une colère indescriptible, des témoins oculaires ont expliqué que « la Mercedes qui revenait du tracé frontalier était probablement pourchassée par la Toyota Station de la gendarmerie, ce qui explique la vitesse des deux voitures. Et ceux qui connaissent notre région ont déjà une idée sur les courses poursuites de nuit comme de jour entre les services de sécurité et les jeunes qui s'adonnent à la contrebande ». Selon toute vraisemblance, le garde-frontière avait sommé le conducteur de s'arrêter. N'ayant pas obtempéré, le gendarme a tiré sur le véhicule en fuite. La ou les balles ont atteint mortellement le jeune. Selon les mêmes témoignages, le conducteur de la Mercedes, s'apercevant de la gravité de la blessure de son compagnon, fonça à toute vitesse vers le dispensaire du village et les balles continuaient de pleuvoir sur la Mercedes. Savez-vous que c'est la troisième fois que les gendarmes tuent de sang-froid des jeunes sous prétexte que ce sont des contrebandiers, alors que tout le monde sait que ces jeunes, convoyeurs de carburant ou d'alimentation générale payent les soldats pour exercer leurs activités sur la bande frontalière », déclarent dépités des manifestants qui avaient coupé la route menant à Maghnia, Ghazaouet et Marsat Ben M'hidi, avec des pneumatiques en feu, des branchages et de grosses pierres. « Nous exigeons la présence du wali », revendiquaient les émeutiers. « Nous voulons justice ; que les assassins soient jugés et punis », crient les jeunes enflammés. Hier, nous avions tenté d'avoir une déclaration des officiels, notamment du groupement de la Gendarmerie nationale de Tlemcen, mais en vain. Vers 15h, des renforts des éléments de la brigade d'intervention sont arrivés sur les lieux. La dépouille était toujours dans le dispensaire attendant d'être évacuée à la médecine légale de Maghnia. A 16h30, les manifestants réclamaient toujours la présence du wali. Nous y reviendrons...