La commune d'Aït Yahia Moussa figure parmi les localités les plus déshéritées de la wilaya de Tizi Ouzou. Une situation qui lui a valu le statut de « poche de pauvreté ». Faisant référence à la carte sociale établie par les services de la commune, on déduit dès lors le degré effarant de la précarité qui touche plusieurs milliers de personnes. Le canevas du recensement avance des chiffres préoccupants. En effet, dans sa catégorie relative aux différents handicaps (moteur, mental, auditif et visuel) on donne le chiffre de 727 personnes dont les plus touchées ont moins de 17 ans. On compte 318 personnes qui souffrent de troubles mentaux. Les malades chroniques (asthmatiques, cancéreux, insuffisants rénaux, cardiaques et les hypertendus....) sans aucun revenu, sont au nombre de 296. Le plus alarmant est le nombre des démunis non assurés sociaux : plus de 2600 personnes. D'autres catégories de personnes en détresse ont été aussi recensées. Il s'agit des jeunes en danger moral, SDF, des personnes âgées, et enfin les femmes dans le dénuement qui sont au nombre de 68. Le président d'APC nous dit : « Notre commune est pauvre à cause de l'inexistence de ressources propres. » Mais son 2e vice-président déclare que « la commune d'Aït Yahia Moussa dispose de suffisamment de potentialités de développement susceptibles, si une volonté politique existe, de changer son image ». Les citoyens, de leur côté, soulignent la mauvaise gestion de la commune. Les potentialités ne sont pas exploitées, en raison de l'incompétence qui gangrène l'administration locale et le laxisme des élus. « Nous avons des carrières inexploitées, des terres agricoles à valoriser et plus d'une vingtaine d'entreprises familiales spécialisées dans différents domaines, employant plus de 200 personnes...etc », lance un homme d'une quarantaine d'années, avant d'ajouter : « Nous interpellons les pouvoirs publics sur le sort de ces milliers de jeunes qui sont en proie au chômage et à la malvie. » Un autre citoyen nous a signifié que cette commune « loue des locaux à 500 DA par mois à des commerçants qui gagnent mensuellement des millions ! ». Des dizaines de jeunes qui longent quotidiennement les trottoirs du chef-lieu de la commune dénoncent énergiquement la manière avec laquelle sont gérés les contrats d'IAIG et ceux de l'ESIL. « C'est toujours les mêmes qui en bénéficient ! », s'indigne un jeune chômeur.La situation d'indigence et de marasme dans laquelle la commune d'Aït Yahia Moussa est plongée depuis sa naissance en 1971 risque de se prolonger si aucun programme de grande envergure n'est engagé pour cette région qui a donné les meilleurs de ses enfants pour l'indépendance de l'Algérie, et qui n'a pas échappé aux affres du terrorisme.