Près de quarante ans après sa promotion au rang de commune à part entière (avant 1971, elle était rattachée à Draâ El-Mizan), Aït Yahia Moussa semble toujours impuissante à amorcer une dynamique de développement. Ainsi, en 2009, elle continue de faire partie des communes les plus pauvres, non seulement dans la wilaya de Tizi Ouzou, mais même au niveau national. Une situation qui lui a valu d'ailleurs, en 2007, le statut de «poche de pauvreté» décrété par les pouvoirs publics à l'instar de plusieurs communes de la wilaya. La région a pourtant un passé révolutionnaire éloquent. Elle a enfanté le signataire des accords d'Evian en 1962, feu Krim Belkacem et a vu le tortionnaire de Djamila Bouhired, le capitaine Grazianni, abattu lors d'une bataille entre les 6 et 7 janvier 1959 qui s'est soldée par 384 morts. Les citoyens «accusent» le présent ingrat qui n'est pas digne du passé glorieux de cette partie du pays. «Nous avons été dépouillés de tout ce que nous possédions : nos hommes, nos femmes, nos enfants et nos richesses… un engagement total pour la cause nationale, mais enfin de compte, la misère d'hier est toujours là !», tonnent les anciens maquisards de la région. Les jeunes, réduits au chômage, ne veulent plus entendre «cette histoire de gloire». En fait, Aït Yahia Moussa souffre le martyre. Sa survie est tributaire du budget de l'Etat qui est absorbé principalement par le fonctionnement de l'administration municipale. Sortir la commune de cette ornière exige de la part de l'Etat un traitement particulier et un plan d'urgence pour son développement…