Deux fillettes, A. N. et M. H., âgées toutes deux de 7 ans, ont vécu mercredi dernier un moment dramatique au cours duquel elles ont été l'objet d'un rapt de la part de trois jeunes femmes munies d'armes blanches et dont une portait le voile. Cet acte criminel, inspiré sans doute par un noir dessein et, nié plus tard par ses auteurs après leur arrestation par la police, a provoqué indignation et psychose au sein de la population qui compte désormais se solidariser devant l'apparition soudaine de ce néfaste phénomène. La genèse de cet enlèvement qui dura plus de six heures de déplacements incessants et désordonnés en de nombreux endroits, probablement pour brouiller les pistes, a commencé à la sortie d'école, à 10h, des deux fillettes. Les deux innocentes, voisines du quartier de Berrebih, s'apprêtaient à rentrer chez elles quand elles ont été accostées par leurs ravisseuses qui les ont contraintes de les suivre sans pousser de cris, après les avoir délestées de leurs boucles d'oreilles. Embarquées à bord d'un taxi, elles se dirigent d'abord vers la zone industrielle, ensuite vers la cité Wiam, pour s'arrêter enfin à proximité du champ de courses hippiques dans l'attente éventuelle de l'arrivée d'un complice véhiculé. C'est là, justement, au passage de deux adolescents, que le cauchemar des deux fillettes, qui ont heureusement appelé à l'aide, a pris fin. Les trois jeunes femmes, des sœurs âgées entre 20 et 25 ans dont une — la voilée — est divorcée, ont alors détalé mais rattrapées plus loin par leurs poursuivants qui les ont forcées à restituer les boucles d'oreilles en alertant immédiatement la police. Par ailleurs, trois autres fillettes ayant subi un sort identique mais voué à l'échec, peu de temps auparavant, ont pu confondre leurs ravisseuses, deux des trois sœurs, lors de leur présentation, hier, devant le procureur de la République près le tribunal de Djelfa qui a écroué les trois acolytes après qu'elles aient été formellement reconnues également par A. N. et M. H. S'agit-il d'enlèvements dans le but d'exiger des rançons ? Cela ne semble pas être le cas en raison de la situation matérielle des parents concernés. Toujours est-il qu'au cours de l'audition judiciaire des trois jeunes sœurs qui ont tout nié, avançant qu'elles devaient simplement accompagner les petites chez leurs parents à la cité du 5 Juillet, il est apparu un détail à peine esquissé mais fort révélateur d'une hypothétique et morbide finalité, à savoir que l'une des trois sœurs ne vit qu'avec un seul organe rénal !