C'est avec des centaines de milliers de dinars que notre pays s'apprête, pour l'année 2008, à lancer les projets des grandes nouvelles villes de Bougzoul, Bouinan et Sidi Abdellah avec des compétences étrangères, afin que, dans un avenir proche, le cadre de vie de ces milieux urbains ne ressemble plus à celui de la nouvelle ville de Bab Ezzouar ou celles de Ali Mendjeli et Massinissa, comme si le savoir-faire algérien n'avait pas déjà prouvé ses qualités et des compétences au sein de la nouvelle ville de Aïn Témouchent, par un travail d'équipe de la compétence totalement algérienne de l'architecte au maçon, en passant par l'architecte paysagiste et l'urbaniste. Les aménagements paysagers ont obtenu, dans le cadre de l'amélioration du cadre de vie des citoyens, les félicitations de la Banque mondiale en 2004 et le jardin central, inauguré par le président de la République en 2003, a été honoré du Good Practice par le concours international de la municipalité de Dubaï, dans le cadre de l'initiative de l'ONU-Habitat en 2006. Trouver aujourd'hui la sortie de l'ère des écueils de l'amélioration urbaine pour rejoindre la route de l'espoir des villes modernes et réussir le cadre de vie de nos villes et villages ne pourra venir que du haut de la sphère des autorités algériennes, parce que l'Algérie a besoin aujourd'hui d'autorités locales sachant montrer l'exemple dans leur travail. Qu'elle cesse d'utiliser les compétences algériennes en matière d'amélioration urbaine juste le temps de débloquer les budgets et considérer tout un effort de conception de longs mois comme un travail de bénévolat pour l'Algérie et sans aucune compensation, chacune de nos autorités sait qu'elle est souvent orientée vers d'autres comptes bancaires de personnes choisies par la maîtrise d'ouvrage parce que chez nos responsables, le goût de la propriété, le plaisir d'exercer le pouvoir et la peur de le perdre, sont souvent devenus les facettes qui ont toujours forgé la vanité chez certains de nos responsables de la maîtrise d'ouvrage. Puisque cette vanité est devenue, au fil du temps, le propre bûcher de notre politique d'amélioration urbaine laissant l'élu du peuple devenir, par la force de la pratique, ce premier responsable de la collectivité locale qui ne peut plus répondre présentement aux attentes de ses concitoyens, parce que ses attributions premières relèvent désormais d'autres paliers de décision, qu'il est devenu séduit par le désir financier des projets urbains, au lieu de s'investir dans ses missions principales afin de réussir le cadre de vie de ses concitoyens au sein de sa collectivité locale parce que par le haut, il y a eu relâchement du nœud de la responsabilité locale. Actuellement en Algérie, l'élu du peuple est devenu un responsable de l'Etat qui s'occupe plus de relations publiques et de cérémoniaux, que d'autres choses. Cela parce que pour l'autorité locale, son rôle principal est devenu celui de modérateur entre l'administré et son administration, sans se préoccuper des grandes décisions concernant l'amélioration du cadre de vie de ses citoyens puisque c'est au chef de daïra et au wali que reviennent les affaires courantes de la collectivité locale comme pour doubler l'élu du peuple de ses engagements de la campagne électorale envers ses concitoyens. Tant que l'élu du peuple en Algérie n'aura pas le droit de s'occuper des missions dont il est supposé avoir la charge, pour qu'il puisse en rendre compte à ses concitoyens à la fin de son mandat, réussir à établir les bonnes pratiques de l'amélioration urbaine au sein de nos collectivités locales sans une bonne volonté de notre Etat pour mettre les moyens nécessaires afin d'annihiler à jamais les pratiques actuelles qui sévissent au sein de la maîtrise d'ouvrage de nos villes et villages, des hommes et des femmes intègres seront marginalisés. Ceux-ci acceptent de rompre avec certaines pratiques héritées de la gestion actuelle de nos milieux urbains et d'agir comme dans le cas d'une cellule de crise, pour pouvoir redonner espoir à nos citoyens au sein de leurs milieux urbains, sans crainte d'échouer pour cause de contraintes administratives ou de dire non aux pratiques de la médiocrité, classant notre pays parmi les pays les plus corrompus au monde, tout en ayant le pouvoir de s'accompagner en permanence de la compétence spécialisée en aménagement urbain, tout en mixant dans un même projet l'architecte, le paysagiste et l'urbaniste. La politique d'amélioration urbaine de notre pays est aujourd'hui un échec visible, sur tous les fronts, au sein de nos milieux urbains. La bataille entamée par nos spécialistes d'aménagement urbain, grâce à des articles publiés dans des quotidiens et des sites internet, est en voie de perdition à cause d'un manque flagrant de résultat sur le terrain. Pour que notre pays puisse réussir la guerre finale de sa politique d'amélioration urbaine et intégrer la civilisation urbaine, il faut qu'il y ait une vraie écoute de la part des autorités concernées aux besoins des spécialistes en aménagements urbains, pour permettre l'application de leurs conseils et objectifs d'aménagement établis dans le but de maîtriser les vrais problèmes rencontrés sur le terrain par notre politique d'amélioration urbaine de ces dernières années. Les échecs que nous rencontrons actuellement doivent se transformer en grandeurs pour l'avenir de la qualité de notre cadre de vie au sein de nos villes et villages. Il faut éviter à nos responsables locaux de tomber dans l'orgueil et la honte, qui les empêchent d'accepter d'apprendre des spécialistes, pour le bien-être de tous, pour qu'ils soient à jamais empêchés de continuer dans les mêmes pratiques actuelles de la médiocrité des projets urbains. Redonner au cadre de vie de nos agglomérations un aspect moderne avec une nouvelle vision paysagère inspirée de notre passé historique et de notre réalité anthropologique, tout en appartenant à ceux qui ont su mener les grandes visions dans la réflexion des aménagements paysagers de nos milieux urbains grâce aux différentes expériences de terrain et recherches de conception d'idées, qui vont dans l'intérêt des citoyens et de la nation seulement, est devenu aujourd'hui une chimère en Algérie. Nul parmi nos autorités ne pense actuellement à soutenir cet aspect stratégique de la vie quotidienne, pour permettre à notre pays d'intégrer la grande civilisation urbaine pour qu'il y ait un changement de mentalité chez nos concitoyens, grâce à une mise en cause de la réalité des choses au sein de nos milieux urbains et la mise en pratique d'un combat de base, afin de mener à l'acceptation, par le pouvoir hiérarchique, des grandes visions futuristes de nos spécialistes en aménagement paysager et de l'amélioration urbaine. L'auteur est Architecte paysagiste diplômé de Versailles-Lakhdaria