Plus de 615 MDA (millions) ont été consacrés, entre 2002 et 2007, au financement des programmes communaux de développement (PCD) au profit de la ville de Annaba. Cet effort financier, auquel sont venues s'ajouter les aides octroyées par la wilaya sur ses budgets annuels préliminaires et complémentaires, n'a pas eu l'impact escompté en matière de prise en charge des préoccupations de la cité et d'amélioration des conditions de vie dans les quartiers à forte densité de population. Les 145 opérations, inscrites au titre des PCD et des aides de la wilaya, ou encore sur les budgets de la commune, si elles sont prolifiques, n'ont pas apporté pour autant un changement positif digne du rang de cette ville, qu'on continue de considérer comme 4e ville du pays, sans se rendre compte des dysfonctionnements et insuffisances qui la caractérisent à tous les niveaux. A titre d'exemple, la gestion des déchets domestiques reste à parfaire, en dépit de la mise en œuvre, depuis 2005, d'un programme de coopération algéro-allemande, devant arriver à terme d'ici peu, sans que l'on sache si les automatismes qu'il a introduits vont être mis à profit pour soigner et améliorer davantage le visage de l'ex-Coquette. Le vieux bâti en est un autre dossier qu'on qualifie de « lourd », et pour lequel aucune solution n'a été envisagée pour le moment, alors que de vieilles maisons de la place d'Armes s'écroulent de temps à autre comme des châteaux de cartes, à la moindre intempérie, faisant parfois des victimes parmi les locataires. Le programme de restauration des vieilles bâtisses, engagé depuis quelques années au niveau de la place d'Armes, qui recèle des sites archéologiques d'une valeur civilisatrice, a montré jusqu'ici ses limites, faute d'un consensus entre ceux qui restaurent et les propriétaires bénéficiaires. La réfection et l'entretien des établissements éducatifs représentent un autre volet qui mérite une meilleure prise en charge. Les visites de travail, effectuées par le wali, Brahim Bengayou, dans les infrastructures du secteur de l'éducation, ont permis de constater l'état de dégradation des lieux. Outre l'absence de toilettes et d'eau, la majorité des écoles, CEM et lycées ne disposent pas de chauffage, et s'ils en sont pourvus, l'équipement ne fonctionne généralement pas, faute de carburant ou à cause d'autres pannes. Le fléau des moustiques, faisant désormais partie du décor familier, s'est avéré difficile à éradiquer, car au lieu de le combattre à la racine dans les caves des immeubles, l'on a préféré la solution de l'aspersion d'insecticides au prix fort, sans résultat. Ces coléoptères sont toujours présents dans les cités et résistent même au grand froid. Les nouveaux PCD, qui vont être retenus de 2007 à 2012, apporteront-ils des bienfaits pour la ville, laquelle dispose de tous les atouts pour devenir une grande métropole et un centre de rayonnement sur la rive sud de la Méditerranée ?