La liberté de culte est « atteinte » ! Le RCD réagit. Le parti de Saïd Sadi dénonce en effet « des faiseurs d'opinions en mission qui ont lancé une campagne inquisitoriale pour dénoncer l'évangélisation du pays ». Tout en resituant la situation de contestation sociale dans laquelle cette « campagne » a été lancée, le RCD estime, dans un communiqué rendu public hier, que cela porte atteinte à la Constitution et aux pactes internationaux signés par l'Algérie « garantissant respectivement la liberté de culte et la liberté de conscience ». Pour lui, il n'y a pas l'ombre d'un doute qu'il s'agit là d'« une véritable opération de persécution » menée contre les chrétiens d'Algérie. « Cette campagne, exécutée à grands renforts de publicité, a une apparence - la défense de l'Islam - mais une réalité : sceller de nouveau l'alliance entre Bouteflika et le courant islamiste radical », est-il souligné dans le même communiqué. Le parti de Saïd Sadi considère cependant cette campagne comme une « opération de diversion » dont l'objectif est de « détourner l'opinion publique devant la confiscation du débat en prévision de la révision de la Constitution qui vise notamment à l'instauration d'une présidence à vie ». S'étant vivement opposé au troisième mandat pour le président Bouteflika, le qualifiant même de « forfaiture », le RCD trouve que cette « ambiance » met en exergue « un grave paradoxe ». Il y a ainsi d'un côté un pouvoir plongé pleinement dans une préélectorale présidentielle et la révision constitutionnelle, de l'autre côté, une « situation sociale explosive » marquée par des mouvements de contestation sociale conduits « avec succès » par des syndicats autonomes. Un tel constat illustre on ne peut plus clair, aux yeux du RCD, « le décalage entre un pouvoir autiste et une société civile qui, malgré la répression, se structure et tente de prendre en charge ses destinées ». « Alors que le premier, précise-t-on encore, a les yeux rivés sur l'échéance électorale d'avril 2009, la seconde travaille à desserrer l'étau de la précarité dont souffrent des pans entiers de la population ». La formation du Dr Sadi juge « urgent » de réaffirmer la liberté de culte et de conscience comme « un des fondements politiques et philosophiques portés déjà par le Mouvement national et de s'atteler, en priorité, à améliorer les conditions sociales, économiques et culturelles du peuple algérien ».