De petits projets s'efforcent de redonner à cette activité son dynamisme d'antan. L'élément féminin exerçant dans l'anonymat les activités familiales qui perpétuent un savoir-faire ancestral, a remporté haut la main, à l'issue d'un concours de sélection organisé par la Chambre de l'Artisanat d'El-Bayadh, les places participatives au 14ème Salon International des Arts et des Métiers Traditionnels, qui se tient dans la Capitale, du 3 au 9 mars 2008. Au nombre de quatre, les lauréates qui sont accompagnées du représentant de l'organisme, sous l'égide duquel se sont déroulés les tests de qualification, donneront toute la mesure de leur habileté dans des préparations culinaires du terroir ou des œuvres esthétiques représentatives des diverses formes de la culture locale, notamment la pâtisserie orientale, les travaux de couture, la confection des habits traditionnels et la broderie sur le tissu. Pour les connaisseurs consultés, si cette contribution inédite pour des artisans venus de la steppe, à une manifestation d'aussi haute facture qui mélange des traditions culturelles multiples venues d'horizons divers, sera, à ne pas en douter, une expérience enrichissante pour les participantes et la conjoncture propice pour susciter l'intérêt et l'audience auprès d'un regroupement de gens du métier qu'aucune autre occasion n'aurait pu permettre de rassembler, elle reste cependant tronquée de ses formes typiques les plus caractéristiques. Sans ôter au mérite de celles qui ont eu l'insigne privilège de représenter leur région, la portion congrue allouée à l'Artisanat, dont la wilaya d'El-Bayadh s'est faite le creuset et dont ce salon aurait pu se faire l'écho, ne reflète nullement la diversité et l'authenticité des métiers et des produits qu'ils façonnent, dont l'origine remonte bien avant les premiers balbutiements de l'histoire. Extension de la Maison de l'Artisanat La capacité de ce secteur à produire des gains qui amortissent la somme des efforts et des capitaux engagés a été, au fil des refondations et de la modernisation de l'outil de fabrication, anéantie par la manufacture et le commerce informel, nous dira ce vieil artisan qui a perdu toutes ses illusions. De timides projets, en marge des financements colossaux engrangés par les autres secteurs économiques, s'efforcent de redonner à cette activité son dynamisme d'antan. Et dans cette perspective, la direction de la Petite et Moyenne Entreprise prévoit de lancer, au prorata d'une enveloppe de 30 millions DA, des études pour l'extension de la Maison de l'Artisanat à El-Bayadh, avec 20 locaux professionnels qui seront mis à la disposition de maîtres artisans capables de faire revivre le travail manuel. Une initiative analogue devrait permettre aux ouvriers de la corporation à Boussemghoun d'avoir leur centre du savoir-faire dans l'enceinte du vieux ksar qui a été rénové afin d'y créer une animation où pourraient se retremper les nostalgiques ou ceux férus d'exotisme et d'évasion, qui emprunteront le circuit touristique dont il fera partie.