Chose promise chose due ». La « surprise » promise par Hocine Fandi, gérant de la société Fandi Motors, lors d'un entretien qu'il nous a accordé (édition du 27 mars 2007), vient de se traduire sur le terrain de la réalité. Une usine d'assemblage de bus vient de voir le jour en Algérie, plus précisément à El Mohammadia (Alger). Employant plus de 70 personnes, cette unité a mis sur le marché, la semaine dernière, le premier bus siglé Fandi. C'est ainsi que des bus Zonda de 25 et 35 places, du constructeur chinois Yancheng Zhongwei, sont en train d'être montés dans les ateliers de Fandi Motors. L'entrée en production des bus interwilayas de 70 places se fera d'ici un mois. « En dépit du fait que nous sommes locataires des lieux, nous avons quand même procédé à un investissement lourd », précise Hocine Fandi, gérant de cette entreprise qui compte produire pas moins de 300 bus par an. « Nous n'avons malheureusement qu'une seule ligne de production. Si nous avions de l'espace, on aurait pu lancer une autre ligne et peut-être deux », affirme-t-il. « Ce n'est pas une mince affaire mais il faut prendre son courage à deux mains et foncer droit au but », reconnaît notre interlocuteur, qui précise que le coût global du projet avoisine les 7 milliards de dinars. Et notre interlocuteur d'ajouter : « Ce projet n'a pas été facile à réaliser certes, mais cela prouve que notre pays est apte à produire des véhicules et que des potentialités existent bel et bien chez nous. J'ai eu la chance de visiter des usines de fabrication de véhicules en Chine et dans plusieurs pays à travers le monde et je peux vous affirmer que nous avons les capacités humaines et matérielles pour réaliser de tels projets. » « 420 millions de dinars ont été investis pour la restauration du siège social de l'entreprise et pas moins de 420 millions de dinars ont été consentis pour l'acquisition des équipements de départ, ce qui est un investissement important », précise notre vis-à-vis. « Nous demandons à ce que l'Etat prenne en charge nos doléances », affirme de son côté le directeur général de Fandi Motors, Malek Amrani. « La TVA et la taxe pour les pièces que nous importons pour le montage des bus sont trop élevées. Les pouvoirs publics doivent revoir leur copie et encourager la production nationale comme cela se fait dans les autres pays. Actuellement, il n'y a pas une grande différence en termes de taxes au niveau des services des Douanes entre celui qui importe et celui qui produit. Franchement, cette situation est des plus décourageantes », se désole notre interlocuteur. Interrogé sur le soutien des banques pour la réalisation d'un tel projet, notre interlocuteur affirme que le financement est à 100% sur fonds propres de l'entreprise. « Nous avons essuyé des refus polis de la part des banques qui nous ont demandé de patienter. Mais jusqu'à quand allons-nous attendre alors que d'autres pays sont en train d'évoluer ? », se plaint encore notre interlocuteur. Actuellement, les parois extérieures, le faux châssis ainsi que l'ensemble de la carcasse du bus sont fabriqués localement avec des ingénieurs formés par trois experts chinois qui sont sur site. « Nous sommes en négociation avec des producteurs locaux pour une intégration au fur et à mesure des différents éléments constituant le bus comme les flexibles, les sièges, les feux, la vitrerie, etc. mais cela dépend de deux éléments essentiels : la qualité et le prix. » Fandi Motors compte lancer, si les pouvoirs publics répondent positivement à ses doléances, une unité de montage de 4X4 chinois en Algérie. « Beaucoup de pays font le forcing sur ce constructeur afin de le dissuader de changer de cap. Nous sommes obligés de réagir dans l'immédiat. » Dans un marché concentré uniquement sur l'importation tous azimuts, la production nationale de véhicules est appelée dans les prochaines années à connaître un développement remarquable et à se développer avec des partenaires chinois et iraniens qui semblent accorder de plus en plus d'importance à l'investissement dans ce domaine très important et générateur d'emplois, de savoir-faire et de devises. « Nous pouvons continuer dans l'importation des véhicules et je peux vous dire que c'est un business très rentable, mais cela n'arrange guère l'économie nationale », conclut notre interlocuteur.