Le président de l'Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, a estimé mardi que "la supériorité viendra de l'aviation" lors de la future intervention militaire de la Cédéao au Mali contre les islamistes qui en contrôlent le nord. "Ce n'est pas le général sur le terrain qui fera la différence", a souligné Guillaume Soro lors d'une rencontre avec l'Association de la presse diplomatique française. "La supériorité viendra de l'aviation, de la capacité à maîtriser le ciel", a ajouté l'ancien Premier ministre et ministre de la Défense de la Côte d'Ivoire. Interrogé pour savoir quel pays pourrait fournir des avions lors de cette intervention militaire, le président de l'Assemblée nationale, en visite cette semaine en France, a répondu par un sourire. Selon lui, la force de quelque 3.000 hommes qu'est en train de constituer la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) sera tout à fait capable d'affronter les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui contrôlent depuis le printemps le nord du Mali. Ils connaissent "l'environnement" du pays, a-t-il souligné en louant la qualité notamment des soldats du Niger. Pour Guillaume Soro, "le péril malien existe bel et bien". "Les forces au nord ne sont pas dans l'amusement. Plus les jours passent, plus elles se renforcent, s'entraînent, ont des recrues et de l'armement", a-t-il dit. Présidente en exercice de la Cédéao, la Côte d'Ivoire prévoit une aide financière à la force ouest-africaine, soutenue logistiquement par la France et les Etats-Unis, a-t-il ajouté. Mais pas de troupes, en raison de l'embargo sur les armes toujours imposé à la Côte d'Ivoire par l'ONU, a-t-il expliqué. Des représentants de la Cédéao, de l'Union africaine (UA), d'Algérie, de l'Union européenne (UE) et des Nations unies se sont réunis mardi à Bamako pour plancher jusqu'à dimanche sur un plan d'opération qui sera présenté à l'ONU fin novembre.