Plus de 150 soldats et supplétifs loyalistes ont été tués dans des affrontements récents à l'issue desquels les rebelles se sont emparés de Khan al-Assal, une localité stratégique dans la province septentrionale d'Alep, a rapporté une ONG vendredi. Plus de 50 combattants pro-régime ont été exécutés par les rebelles après la prise de Khan al-Assal, alors que les autres sont morts entre lundi et mardi en se battant pour le dernier bastion contrôlé par les forces de Bachar al-Assad dans l'ouest de la province, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Khan al-Assal est passée sous le contrôle des rebelles lundi, mais des combats se sont poursuivis jusqu'au lendemain dans sa banlieue, selon l'Observatoire. Une vidéo amateur filmée par les rebelles et relayée par l'Observatoire montre les corps de dizaines de soldats et miliciens dans un bâtiment où se sont déroulés des combats. "Des fosses communes pour l'armée de Bachar (al-Assad)", dit un combattant anonyme, alors que le caméraman parcourt l'immeuble en filmant les corps. "Voilà les chiens d'Assad", dit le caméraman anonyme. Les rebelles menaient un assaut depuis plusieurs mois pour prendre Khan al-Assal, qui est passée sous leur contrôle lundi. Son emplacement sur une route reliant la région à l'ouest de la ville d'Alep en fait un point stratégique pour les rebelles. Si la 9ème division de l'Armée syrienne libre (ASL) a été la première à revendiquer la prise de Khan al-Assal dans un communiqué vidéo posté lundi, les images relayées vendredi par l'Observatoire attribue cette prise aux jihadistes, dont le front Al Nosra. Selon l'Observatoire, 30 officiers font partie des tués mardi. En mars, une bataille de grande ampleur s'était déroulée à Khan al-Assal, où les rebelles étaient entrés dans l'académie de police et avaient pris temporairement le contrôle de plusieurs autres positions. Cette bataille de huit jours avait fait 200 morts, rebelles et forces du régime confondus. Les deux camps s'étaient mutuellement accusés d'avoir utilisé des armes chimiques qui auraient tué 30 personnes, selon un bilan donné en mars par l'Observatoire et le régime. Vendredi, des opposants au régime d'Assad ont manifesté en demandant le départ du président, comme ils le font chaque semaine depuis 28 mois, a rapporté l'Observatoire. Alors que les manifestations au début du soulèvement anti-Assad étaient souvent de grande ampleur, elles ont diminué depuis que la révolte s'est muée en un conflit de plus en plus violent. Des manifestants se sont rassemblés dans plusieurs villes, cette fois-ci sous la bannière du "vendredi du sabre de Dieu". Ce slogan est une référence au surnom donné à Khaled ben Walid, un compagnon du prophète musulman Mahomet dont le mausolée dans le centre de Homs a été bombardé et détruit cette semaine.