La Jordanie a appelé dimanche la chaîne satellitaire du Qatar Al-Jazira à fournir des preuves pour étayer ses accusations contre le royaume, à qui la chaîne reproche d'avoir brouillé la retransmission de la Coupe du monde de football en juin. "Nous appelons Al-Jazira à fournir les preuves de ses accusations", a fait savoir le gouvernement dans un communiqué publié dimanche, réitérant le "démenti formel" de la Jordanie. Al-Jazira a affirmé jeudi que le brouillage de la retransmission par sa chaîne sportive de la Coupe du monde de football "avait pour origine la Jordanie", affirmant fonder cette accusation sur "une enquête effectuée par des équipes internationales spécialisées". "Nous demanderons au gouvernement jordanien une explication officielle à cette affaire, avec des preuves à l'appui", avait écrit la chaîne qatarie sur son site internet. Le gouvernement jordanien a appelé Al-Jazira à "mandater une équipe d'experts indépendants ainsi que des responsables de la chaîne pour examiner les faits sur le terrain" et s'est "engagé à coopérer pleinement avec cette équipe". Le gouvernement, qui a déjà rejeté ces accusations, les a qualifiées d'"infondées et inacceptables". Il a indiqué qu'il se réservait "le droit de poursuivre en justice toutes les entreprises et individus qui portent atteinte" à l'image de la Jordanie. Al-Jazira avait obtenu les droits de retransmission exclusive du Mondial dans le monde arabe et en Afrique du nord, mais le match d'ouverture ainsi que plusieurs autres matches au début du Mondial, avaient été brouillés, suscitant la colère de nombreux téléspectateurs qui avaient payé un abonnement. La chaîne avait alors accusé "des parties" qu'elles n'avait pas identifiées de brouiller ses émissions retransmises à partir des deux satellites arabes, Nilesat et Arabsat, et affirmé qu'il s'agissait d'un acte "de sabotage". Un différend commercial avait opposé Al-Jazira et la Jordanie, qui souhaitait acheter des droits de diffusion afin de retransmettre certains matches, mais avait finalement rejeté une offre de la chaîne jugée tardive et trop onéreuse, selon un responsable gouvernemental jordanien.