Le gouvernement irakien, pro-américain il est vrai, vient de lancer des tirs croisés sur la chaîne arabe. Celle-ci est accusée de faire l?apologie du terrorisme et de financer les hommes de Zarqaoui. Les responsables de la chaîne satellitaire rejettent en bloc ces accusations. La chaîne satellitaire Al-Jazira du Qatar a rejeté avec force, hier, mardi, les accusations du ministre de l'Intérieur irakien, Falah al-Nakib, qui l'avait accusée de financer les groupes rebelles en Irak. «Al-Jazira souhaite déclarer sans équivoque que toutes les déclarations et les accusations formulées par M. Nakib sont complètement sans fondements», a déclaré la direction de la chaîne dans un communiqué. «Al-Jazira estime que ces affirmations sont de nature diffamatoire à l'encontre d'un média que des millions de personnes dans le monde considèrent comme une source crédible d'information sur le monde arabe et islamique», ajoute la chaîne. La télévision a, en outre, affirmé qu'elle allait «verser ces dernières déclarations au dossier déjà à l'étude par une équipe renommée d'experts juridiques basée à Londres, qui en regarde de près les aspects diffamatoires et de nature à mettre en danger la sécurité des journalistes dans l'exercice de leur travail». Dans un entretien publié dans l'édition de mardi du journal Asharq al-Awsat, M. Nakib a accusé Al-Jazira de «faire de la publicité pour les bandes terroristes» en Irak. «Cette chaîne est hostile à l'Irak. Elle est la seule à diffuser des images de ces groupes terroristes et de leurs activités. D'après mes informations, elle aide ces groupes financièrement», a-t-il dit. Al-Jazira avait déjà été la cible de critiques du ministre de la Défense irakien, Hazem Chaalane, qui, par le biais du même journal à capitaux saoudiens et édité à Londres, l'avait qualifiée de «chaîne du terrorisme». Al-Jazira, qui s'est vu interdire de travailler en Irak depuis début août dernier, avait déjà qualifié ces propos de diffamatoires.