L'Algérie est en train de changer les normes françaises (NF) de réalisation des routes pour avoir ses propres normes (NA), a indiqué, hier, à Horizons Omar Bouteldja, directeur de l'informatique, de la communication et de la documentation auprès du Laboratoire central des travaux publics (LCTP) Group, une entreprise publique. « Les normes utilisées depuis la période coloniale sont françaises et c'est seulement depuis peu que l'Algérie a décidé d'avoir les siennes. Cela commence à peine », a fait savoir M. Bouteldja en marge de la 15e édition du Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics (Batimatec). Il cite l'exemple de deux types de normes appliquées, actuellement, tels la fraction gros gravier à 5 centimètres (cm) d'épaisseur dite « grave-bitume » et le béton bitumé compacté de 3 cm d'épaisseur. Généralement, les tronçons rejetés, suite au contrôle du LCTP, sont essentiellement dus au non-respect du compactage, a-t-il indiqué. Car, à chaque étape, il faudra compacter, argumente-t-il. Ces étapes consistent, selon lui, en une étude de sol appelée « sol support », le renforcement du sol, soit la « couche de base » et la « couche de roulement », soit la partie bitumée (goudronnée). La première étape préconise les solutions de renforcement du sol et, ensuite, un contrôle intervient sur ce renforcement à partir d'essais de compacité. L'autre contrôle consiste en une « granulométrie » pour vérifier le mélange gravier-bitume, le type de gravier utilisé et sa grosseur et les quantités, dictées par le cahier des charges du maître d'ouvrage. Cependant, « le cahier des charges n'entre pas trop dans les détails », a-t-il noté en relevant que la granulométrie est une opération qui vise à éviter d'abîmer les roues des véhicules. Enfin, un contrôle intervient après la réalisation de la route par le biais de prélèvements. Mais, parfois, cette série de contrôle ne va pas à son terme. « Souvent, les autorités inaugurent les routes à la circulation alors qu'elles viennent juste d'être bitumées, ce qui détériore leur état », a signalé M. Bouteldja. A ce propos, ce responsable a indiqué qu'il faudra au moins 12 à 48 heures pour que le bitume refroidisse et devient carrossable ». Parfois, des routes sont conçues, comme le cas des chemins communaux et de wilaya, pour des véhicules légers et elles sont empruntées par des poids lourds. Ce qui cause des crevasses. Ainsi, « la route est mentionnée en fonction de l'usage » et « c'est pour cela que le maître d'œuvre met plusieurs couches dans le cas des routes nationales et des autoroutes ». Par ailleurs, l'eau est « l'ennemi de la route », c'est pourquoi une étude climatologique est réalisée pour chaque projet. Cette dernière est commandée à l'Office national de météorologie (ONM). A titre indicatif, ces études demandées pour une durée de 20 ans valent 200 000 DA pour le cas de la route de Boughezoul et plus de 120 000 DA pour celle de Tigzirt.