Le dernier à avoir accompli son devoir est R. Keltoum, 74 ans. Il était 19h54. La septuagénaire, accompagnée de sa belle-fille, répétait trois fois à sa sortie du bureau de vote : « Vive l'Algérie ». Interrogée sur son choix, son accompagnatrice ironise : « Il y a beaucoup de candidats. Elle a choisi le plus beau ». 20h. La sirène de l'école se fait entendre, synonyme de l'heure de vérité : le dépouillement. Les responsables des huit bureaux que compte le centre invitent les présents à prendre part à l'opération. Une fois à l'intérieur et pour éviter les va-et-vient des curieux, le chef du centre a donné instruction de fermer les portes. Au bureau de vote n°6, 341 personnes y sont inscrites. Les piles de bulletins alignées sur les tables sont encore là sous lee regard vigilant de deux représentants des partis l'Alliance de l'Algérie verte et El-Moustakbal. Les représentants du PT, du FNA et FJD, étaient absents pour des raisons inconnues. La responsable du bureau descelle l'urne devant les présents et une journaliste espagnole. 20h10. Le contenu de la boîte est étalé sur une table. Au total, 70 bulletins dont 16 nuls. Deux assistantes cochent, au fur et à mesure des annonces du responsable du bureau, les cases réservées aux partis. La formation de Louisa Hanoune arrive en première position avec 16 voix, suivie du FLN et du FFS, respectivement avec 11 et 8 voix. L'Alliance de l'Algérie Verte a obtenu 4 voix, le MPA (3), le RND (2). Les autres partis (ME, FC, FJD, FNJS, El Moustakbal, FNA, FAN et FNL) ont obtenu une voix. Le bureau a enregistré plusieurs bulletins nuls. Aussitôt le dépouillement terminé, la procès-verbal est établi et signé par les personnes réquisitionnées et les représentants des partis politiques. 21h. Les PV arrivent sur le bureau du chef du centre. Ce dernier quitte les lieux accompagné des responsables des bureaux et des représentants de parti. Direction : siège de l'APC d'Alger centre. Abbas A. H. Directives pour les centres de vote Au moment où les journalistes de la presse nationale et étrangère faisaient leur travail en toute liberté au niveau des centres de vote à travers le pays, le chef du centre de vote de l'établissement scolaire Sebti Mouaki de la Basse Casbah a refusé à la presse d'assister à l'opération de dépouillement. « Il vous faut une autorisation spéciale », a-t-il indiqué. Les badges fournis par le ministère de la Communication n'ont pas suffi pour le convaincre. « Je ne reconnais que les autorisations signées par le ministère de l'Intérieur », a-t-il répliqué.