Le MSP est-il menacé d'implosion après les résultats des législatives du 10 mai ? Le parti fait l'objet de critiques dont les plus virulentes émanent de l'intérieur de son Madjliss Echoura. Des membres de cette structure consultative entendent « juger » Aboudjerra Soltani qui constitue, à leurs yeux, le responsable de la douche écossaise qu'a subie le MSP lors des législatives, selon des cadres dirigeants de ce parti. Le bureau exécutif national du MSP s'est réuni avant-hier dans « une session ordinaire pour s'étaler sur les résultats des législatives ». En effet, le président du parti, M. Soltani, a convoqué dimanche une réunion du bureau national du MSP « consacrée exclusivement aux résultats des élections législatives et à la prochaine réunion du conseil consultatif samedi prochain », a précisé le secrétaire national à l'information et aux affaires politiques, Kamel Mida tout en précisant qu'il s'agit d'une réunion « ordinaire » prévue après la clôture de la campagne électorale et l'affichage des résultats des législatives. « C'est une rencontre qui s'inscrit aussi dans les préparatifs de la réunion du conseil consultatif qui tranchera dans les choix du parti », précise-t-il. Le MSP décidera lors de cette réunion soit du « retour au bercail » en renouant avec l'Alliance présidentielle d'autant que le SG du FLN M. Belkhadem a laissé les portes ouvertes, soit du refus de participer dans le nouveau gouvernement en rejoignant l'opposition. « Tout est possible », commente M. Mida alors que certaines sources au niveau du Majliss Echoura optent pour l'opposition. Le même responsable dément que le départ de M. Soltani soit à l'ordre du jour du Madjliss Echoura. « On demandera plutôt le départ de M. Ould Kablia, le ministre de l'Intérieur qui a échoué dans la gestion des élections », ironise M. Midaavant de poursuivre : « Les résultats ne sont pas réels et le parti n'a pas reculé ». L'avis de ce responsable n'est pas partagé par des membres du Madjliss Echoura et des cadres dirigeants du parti. Pour eux, Soltani en est responsable et doit rendre des comptes sur la débâcle du MSP aux élections et ses mauvais choix pour ce qui est du lâchage de ses partenaires de l'Alliance présidentielle au profit d'une coalition avec des islamistes « de second rang ». « Soltani doit s'expliquer sur cette déroute, première du genre », nous dit un responsable du parti. Pour un autre membre du conseil consultatif, cette question sera renvoyée au prochain congrès du parti prévu l'année prochaine qui statuera sur l'avenir de la carrière politique de Aboudjerra Soltani qui, jusque-là, s'est exprimé « timidement » sur les résultats, contrairement à son vice-président, Abderazzak Mokri, qui a déclaré que son parti « sera la première force politique de l'opposition ».