Le tenue hier du conseil consultatif du Mouvement de la société pour la paix s'est singularisée par l'absence de Abdelmadjid Menasra. Celui-ci, et bien avant la tenue du 4e congrès du parti, s'est toujours démarqué de la démarche prônée par Bouguerra Soltani, président du MSP. En boudant le conseil consultatif, le camp Menasra a voulu ainsi accentuer sa dissidence ouverte contre le président de cette formation. Le camp Menasra a joué la carte du boycottage en refusant de siéger au conseil consultatif national. La grogne du camp Mernasra s'est déjà matérialisée par une absence lors de la première réunion du majliss echoura qui a fait suite au congrès. Ainsi, les voies du dialogue, prônées dans les colonnes de la presse par Bouguerra Soltani sont dans l'impasse. Les pro-Menasra ont toujours été hostiles à la réélection de Bouguerra Soltani à la présidence du MSP. Ces derniers jours, un nombre de députés sont entrés en dissidence ouverte avec l'actuel patron du parti. Ils se sont ouvertement opposés à la décision du parti de voter contre l'adoption de la loi de finances 2009. Quant à la participation du MSP à la prochaine élection présidentielle, M.Soltani a déclaré que «le conseil consultatif national va trancher et d'une manière définitive lors de cette session». Dans le discours d'ouverture de cette session ordinaire du conseil consultatif, Bouguerra Soltani, ministre d'Etat sans portefeuille, a sous-entendu que son parti ne prendrait pas part à la prochaine présidentielle. Et de souligner que son parti privilégie «l'Etat au parti, car l'Etat est au-dessus de toute considération». Cependant, plus explicite, Mohamed Djemaâ, membre du majliss ech-choura, chargé de la communication a déclaré que «le MSP refuse de faire le lièvre d'un autre candidat». A la fin de son discours, M.Soltani a proposé au conseil consultatif de tracer la feuille de route du parti pour la période 2009-2013, de débattre du rapport politique notamment la révision de la Constitution et l'éventualité de la candidature du chef de l'Etat pour un 3e mandat. Il a demandé également au madjliss ech-choura d'instaurer et surtout de respecter «les règles du jeu» morales et aussi d'ester en conseil de discipline «toute personne se voulant au-dessus des décisions du conseil consultatif y compris le président du parti», allusions au camp de Menasra. Outre ces sollicitations, les participants à ce rendez-vous (29 au 31 octobre) se pencheront aussi sur les problèmes organiques du parti.