Le Conseil de coordination de la propagande islamique, l'instance qui organise les manifestations officielles, hausse le ton. Il demande aux Iraniens de manifester, juste après la prière du vendredi, dans tout le pays, contre le projet d'union saoudo-bahreïnie présenté comme une tentative d'« annexion » par Ryad de Manama. « Ce projet-complot est le résultat du triangle funeste américano-britano-sioniste pour empêcher les révoltes populaires de s'étendre et contrôler la crise à Bahreïn », affirme ce Conseil, précisant aux « dirigeants d'Al-Saoud et d'Al-Khalifa » qu'« ils ne pourront pas empêcher le mouvement populaire à Bahreïn et le mouvement de réveil islamique dans la région ». « Ce projet va renforcer l'unité du peuple bahreïni face aux forces d'occupation saoudiennes », estiment le Parlement iranien. Manama qui est secouée depuis plus d'une année par un mouvement de révolte de la majorité chiite, soutenue dit-on par Téhéran, crie à l'ingérence dans ses affaires internes et qualifie les déclarations des élus iraniens, d'atteinte à sa souveraineté. Des dizaines de personnes ont manifesté, mardi soir, dans des villages chiites proches de la capitale contre ce projet d'union et les forces des pays du Golfe, déployées dans le Royaume depuis mars 2011 pour prêter main-forte au régime bahreïni. « Aucune puissance, même la famille au pouvoir à Bahreïn, n'a le droit de décider d'une chose aussi cruciale, sans consulter, au préalable, le peuple », affirme Ali Salman, le secrétaire général du Wefaq bahreïni. Abdellatif al-Zayani, le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG) soupçonne les Iraniens de « mauvaises intentions ». Ryad somme Téhéran de ne pas s'immiscer dans ses relations avec Manama. Les deux capitales du Golfe qui redoutent le plus une éventuelle révolte chiite, annoncent que processus d'unification pourrait s'accomplir « avant fin 2012 ». Autres sources de tensions entre les deux parties, la Syrie et les Emirats arabes. Téhéran est exaspérée par le soutien de Ryad et de Doha à l'opposition syrienne et aux revendications d'Abou Dhabi sur les trois îles à l'entrée du Golfe, qu'elle contrôle depuis 1971.