Souad Mellihi, Sarah Cheref et Samah Bounab, camarades, voisines et amies depuis le cycle primaire, sont arrivées les premières au centre d'examen du lycée Emir-Abdelkader pour y passer les épreuves du brevet d'enseignement moyen (BEM). Il est 7 h 45. Leur parents sont là, alors qu'elles habitent à deux pas du lycée. « C'est notre façon de les soutenir » disent-ils. Entre ces trois camarades, il y a l'esprit d'émulation. Confiantes, elles ont passé la journée d'avant-hier à se reposer pour être d'attaque afin d'aborder la première épreuve qui est la langue arabe. Les autres candidats arrivaient en grappe, le plus souvent accompagnés par leurs parents. Samir et Mohamed sont venus de Beau Fraisier. Durant les deux premiers trimestres de cette année scolaire, ils ont obtenu à peine 10 sur 20 de moyenne générale. Insouciants, racontant des blagues, ils n'appréhendent guère l'éventualité de l'échec. 8 heures. La cloche sonne, rappelant à tous qu'il est temps de rentrer. Dans le grand hall, des bouteilles d'eau minérale sont alignées pour ceux qui veulent étancher leur soif. Le proviseur, Brahim Bader, qui est en même temps chef de centre, fera remarquer que, cette année, l'APC n'a pas honoré ses engagements. « D'habitude, des bonbons et des jus de fruits sont distribués aux candidats ». Dans ce centre, ils sont 651 élèves à composer, venus des CEM environnants. Ils sont dispatchés sur 33 classes. La gent féminine représente les deux tiers. Trois enseignants par classe assurent la surveillance en plus d'un médecin, d'un agent de la Protection civile et d'un policier pour assurer la sécurité. Au lycée Frantz-Fanon, les candidats ont terminé la première épreuve. Durant la récréation, les discussions allaient bon train entre les potaches. Plus loin, sur les hauteurs d'El-Kettani, le CEM Massinissa, situé à la rue Montaigne, a accueilli les élèves de Bab El-Oued, Zghara, Oued Koreich et Djanan Hassen. Certaines mamans sont là à attendre la sortie de leurs enfants. « Tout dépend de la tête que fera ma fille en sortant de l'épreuve de physique », dira une mère qui cache mal son stress. « Elle veut faire médecine, elle est excellente en sciences et en maths mais la physique est sa bête noire », a-t-elle indiqué. Une autre maman lui rappellera que l'examen du BEM n'est pas déterminant pour le passage au secondaire, ce qui compte c'est la moyenne générale obtenue durant les trois semestres. « Alors avec un 15 et demi sur 20, le BEM et le passage sont dans sa poche », dira-t-elle en retrouvant le sourire.