La « réunion d'urgence » des chefs arabes de la diplomatie, dont Mourad Medelci, prévue hier à Djeddah, pour « étudier » en présence de Nabil al-Arabi, le SG de la Ligue arabe, la crise syrienne et « l'action politique » à entreprendre après la démission de Kofi Annan, l'émissaire international et la fin du mandat des observateurs onusiens, a été reportée sine die. La raison ? Ahmed Ben Helli, le numéro deux de l'organisation panarabe, qui a fait, hier, au Caire, cette information à la presse, ne donne aucune explication ou nouvelle date. Fait troublant : les chefs de la diplomatie des six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Oman, Koweït, Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn) ont maintenu leur réunion extraordinaire axée sur cette crise. Cette dernière serait-elle désormais du domaine réservé des six monarchies qui soutiennent par tous les moyens dont elles disposent les rebelles syriens dans leur révolte contre le régime du président Bachar al-Assad ? Un début d'explication à ce report pourrait être donné par les recommandations des « six » au successeur de Annan - Lakhdar Brahimi, l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères est pressenti - et au sommet extraordinaire de l'Organisation de coopération islamique convoqué, pour demain, à La Mecque, par le souverain saoudien Abdallah. « Le dossier syrien, sans les Syriens, sera en tête des priorités », déclare Ekmeleddin Ihsanoglu, le SG de l'Organisation. L'Iran, qui a organisé jeudi une conférence internationale (29 pays) et appelé à un « dialogue national » entre opposition et gouvernement, laissera-t-il l'« offre » des pays du Golfe passer ? Ici et là, on murmure que les « six » pensent à une résolution sur un transfert pacifique du pouvoir en Syrie, avec un départ du président Assad et la formation d'un gouvernement d'union nationale. A Istanbul, où Hillary Clinton construit l'« après-Assad », le débat porte désormais sur l'instauration de « deux zones d'exclusion aérienne », l'une au nord, près de la frontière turque, l'autre dans le sud près de la frontière jordanienne et de lieux sûrs pour les réfugiés. Avec Ahmet Davutoglu, son homologue turc, elle évoque les scénarios probables en vue de la transition politique à Damas. Fait curieux : aucun « ami » de la Syrie ne fait état du danger que constituent pour la « révolution » les djihadistes d'al Qaïda. Tout comme en mars 2011 en Libye.