Mesures - Les ministres arabes de l'Economie et des Finances, réunis au Caire, ont préparé un projet de résolution prévoyant en particulier un gel des comptes du gouvernement syrien. L'annonce de ce projet a été faite après deux ultimatums lancés en une semaine par la Ligue arabe au pouvoir en Syrie de cesser la répression qui continue de plus belle et d'accepter l'envoi d'observateurs arabes, sous peine de sanctions. Le régime de Bachar al-Assad a ignoré ses ultimatums mais juste avant l'annonce du Caire, le chef de la diplomatie Walid Mouallem a accusé dans un courrier les Arabes de chercher à «internationaliser» la crise, en réaction à sa décision jeudi de faire appel à l'ONU pour l'aider à trouver un règlement. Le projet de sanctions prévoit le «gel de toutes les transactions commerciales gouvernementales avec le gouvernement syrien, à l'exception de produits vitaux dont le peuple syrien pourrait se ressentir». Il prévoit aussi «le gel des comptes bancaires du gouvernement syrien» dans les pays arabes et des «transactions financières» avec la Syrie, la suspension des liaisons aériennes entre les pays arabes et la Syrie et le gel des projets financés par les pays arabes dans le pays. Le texte comporte également une «interdiction de voyager dans les pays arabes pour des personnalités et responsables syriens» dont l'organisation dressera une liste ultérieurement, précise le document. Ce projet doit être soumis ce dimanche pour approbation aux ministres arabes des Affaires étrangères, qui se réuniront au Caire, en présence du chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, dont le pays a appelé au départ du président syrien Bachar al-Assad. Selon des sources à la Ligue arabe, les ministres des Finances ont également discuté des moyens d'acheminer de l'aide humanitaire à la Syrie pour minimiser l'impact des sanctions envisagées sur «les couches les plus vulnérables de la population». Les pays arabes s'attendent à ce que les sanctions entraînent «une dégradation des conditions de vie, une hausse du prix de l'essence et des produits alimentaires et l'aggravation du chômage et de la pauvreté», selon ces sources. Pour être adoptées, les sanctions doivent être approuvées par les deux-tiers des 22 pays membres de la Ligue arabe. Si les monarchies arabes du Golfe, emmenées par l'Arabie saoudite, prônent une ligne dure à l'égard du régime syrien, d'autres pays ont exprimé de vives réticences, voire leur opposition, à des sanctions. L'Irak a jugé «impossible d'imposer des sanctions à la Syrie». Le Liban avait fait savoir qu'il ne voterait pas en faveur des sanctions. Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Nasser Jawdeh, a demandé que les sanctions soient «compatibles avec les intérêts de chaque Etat».