Les débats des experts lors de l'atelier sur l'efficacité énergétique organisé avec l'APRUE ont esquissé les premières recommandations qui seront adoptées à la clôture des travaux qui ont réuni des délégués de plusieurs pays arabes. Déjà, on s'est posé la question de savoir quels sont les instruments qu'il faudrait envisager pour rationaliser la consommation de l'énergie, au sein des consommateurs arabes. Et là, on a tout de suite pensé aussi bien levier tarif qu'on pourrait «relever pour freiner la consommation» qu'à la subvention qu'il faut «bien cibler». C'est-à-dire viser plutôt une aide qui va à l'acquisition des équipements comme le chauffe-eau solaire plutôt qu'à la facture qui est indirectement «une incitation à plus de consommation.» Cette option ne fait pas l'unanimité parmi les experts, car «les pays du Maghreb connaissent les tarifs les plus élevés» dans le domaine de l'énergie, dira un expert sans compter que cela risque de «décourager les investisseurs» qui misent beaucoup sur les prix attractifs de l'énergie. Pour montrer qu'une telle hypothèse est irréaliste, on souligne que rien que pour le consommateur final, les tarifs sont déjà «pesants sur la facture énergétique qui avoisine les 20% des dépenses». De plus, selon un délégué jordanien, la hausse des tarifs comme on l'a pu démontrer dans le cas de la Jordanie très récemment, n'a pas donné d'effet car «les pouvoirs publics n'ont pas su présenter une bonne alternative». Enfin, avec les progrès enregistrés dans notre société et la demande en climatisation, on va vers davantage de consommation avec «60% de la facture», ce qui est déjà une source d'inquiétude à tel point que l'on propose comme dans les pays du Golfe, le système dit «cool water», climatisation collective par eau, que l'on voit déjà dans certaines tours à Qatar. A condition que les prix soient abordables car les nouveaux procédés se sont déjà avérés «difficiles à promouvoir au sein des populations». Pour un ingénieur égyptien, il y a quinze ans, il y a eu un engouement pour le chauffe-bains solaire «mais l'expérience n'a pas fait long feu» car il n'y avait «ni sociétés de maintenance ni service après-vente» témoigne-t-il. Le cas est à méditer pour l'Algérie qui envisage une expérience similaire …. Idem pour les lampes fluorescentes, à base de mercure qui poseraient, reconnaissent certains, des «problèmes de santé et d'environnement» lors de la phase de recyclage des déchets. Selon le PDG de l'APRUE, M. Benzeriba, on devrait viser, d'autre part, les gros consommateurs pour les inciter à développer l'efficacité énergétique quitte à «prendre des mesures à l'encontre de ceux qui ne respecteront pas les prescriptions». En outre, les unités industrielles auront à promouvoir également la co-génération, c'est-à-dire la production de l'énergie à l'usine et «placer sur le marché l'excédent.» Quant aux nouveaux investissements, l'APRUE envisage de voir avec l'agence ANDI comment imposer que les nouvelles technologies introduites par les investisseurs soient «en accord avec les principes d'efficacité énergétique», ajoute-t-il comme recommandations pour cet atelier.