Photo : Fouad S. Un atelier, sous l'égide de la Ligue des Etats arabes et de l'APRUE, Agence nationale de rationalisation de l'énergie, se tient depuis hier 14 juin à l'Hôtel Aurassi. Cette rencontre qui réunit plusieurs experts dans le domaine de la rationalisation de l'énergie sera, durant les deux jours de débats en ateliers, comme le dira M. Yousfi, ministre de l'Energie, dans un message lu par un de ses collaborateurs «l'occasion de concertations pour aboutir à des modèles, des stratégies, des orientations, de politiques» dans le domaine de l'efficacité énergétique. Il ne s'agit pas, précise-t-il, de «dresser des bilans des expériences menées dans nos différents pays» mais plutôt de ficeler des «projets de coopération dans un domaine aussi sensible que les énergies renouvelables et l'économie d'énergie.» Si la Ligue arabe a pu adopter via la commission de l'électricité un programme dans ce sens sur trois, l'Algérie a pu pour sa part lancer un programme 2007-2011 en matière d'efficacité énergétique, qui «n'a connu son démarrage sur le terrain qu'en 2009», selon un cadre de l'APRUE d'où l'impossibilité de «tirer dès maintenant un bilan». M. Benzeriba Mohamed Salah, PDG de l'Agence a situé les enjeux de l'adoption d'un programme dans ce sens avec une sensibilisation sur la nécessité d'une baisse de la consommation dans le domaine de l'Energie. Quatre priorités ont été retenues par l'Algérie, il s'agit de l'agriculture, des transports, de l'industrie, du bâtiment, gros consommateurs d'énergie. Mais si les ateliers de la rencontre ont focalisé sur l'industrie et le bâtiment c'est parce qu'ils consomment «40% de la facture globale». Ainsi, l'APRUE, dira M. Benzeriba a pu retenir parmi ses actions une sensibilisation des consommateurs, à travers la mise à leur disposition de lampes à basse consommation depuis 2009 et qui touchera 16 wilayas et mise encore, outre la promotion du bâti favorisant un meilleur apport thermique, le lancement du chauffage de bain solaire. 400 unités seront placées dans les nouveaux logements en construction. Il va de soi que cette initiative ne rencontre pas de réels engouements de la part des citoyens même si le prix est subventionné à 50% par l'Etat. «Cela est tout à fait normal», reconnaît-on au niveau de l'APRUE quand il y a un marché informel et des « habitudes de consommation dix fois moins chères», témoigne le directeur produits à l'APRUE, allusion à la lampe ordinaire qui coûte 25 DA contre 250 DA (subventionnée) pour la première. Pourtant, un privé «s'est intéressé à ce marché qui avoisine les 50 millions d'unités» en lançant la production, en attendant d'autres encore tel le producteur algérien de lampe ordinaire de Mohammedia (ouest ). L'APRUE compte aussi sur une campagne d'information pour convaincre le citoyen des économies dans l'usage de la lampe en question qui «avoisineraient les 300 DA sur l'année», en fait sa durée de vie. Si pour la lampe on peut escompter un amortissement du coût, il n'en est pas de même des chauffe –eau qui devront être importés et qui coûteront dix fois plus. Et là l'APRUE est en train de finaliser avec la BDL, dira M. Benzeriba, des formules de financement, d'achat à crédit avec une couverture de 45% par l'Etat. Le chauffe-bain sera, un argument à faire valoir, à «consommation gratuite», dira M. Dali, directeur produits. LES PRODUITS GROS CONSOMMATEURS D'ÉNERGIE TRAQUÉS PAR L'APRUE…. L'Agence algérienne a toujours ciblé dans son action les appareils électroménagers en raison de leur forte consommation. Les textes existent mais «les infrastructures font pour le moment défaut», à l'image du laboratoire national d'essais industriels qui «n'est pas encore opérationnel», regrette M. Benzeriba. Autres chantiers en cours de réflexion, le financement par la banque de la restauration du bâti pour «le mettre aux normes énergétiques» comme la ventilation naturelle. Un crédit de un million de DA sera accordé avec une bonification d'intérêt et « pourquoi avec zéro intérêts» si les négociations aboutissent, a fait savoir le PDG de l'APRUE. Objectifs, réaliser 30% d'économie d'énergie…. Le Fonds national de l'efficacité énergétique intervient à travers une dotation de 32 millions de dollars et contribue dans des investissements de l'ordre de 44 millions de dollars. Le programme pour 2010-2014, en la matière nécessitera 100 millions de dollars alors que le Fonds a des ressources limitées (20 milliards de centimes). Son intervention a permis en tout cas «une économie d'énergie de 3 millions de TEP (tonnes équivalent pétrole) et fait éviter à la nature «la prolifération de 470.000 tonnes d'oxyde de carbone», selon l'APRUE.