Un hommage a été rendu, hier, au forum d'El Moudjahid, à Ahmed Mahsas, grande figure du mouvement national. C'est l'une des personnalités ayant préparé et déclenché la Révolution du 1er Novembre 1954 encore en vie. Il vient de fêter, à l'occasion, ses 89 ans. Des historiens, comme le Dr Rekhila de l'univeristé d'Alger, mais aussi des militants, compagnons d'armes, tel le Dr Bouhara, officier de l'ALN et aujourd'hui vice-président du Conseil de la nation, ont parlé de son parcours, de sa prise de conscience, dès son jeune âge, son engagement en faveur de la cause nationale, par son adhésion au PPA (Parti du peuple algérien) et son implication dans la création de l'OS (Organisation spéciale) qui a préparé et déclenché l'action armée en Novembre 1954. Ahmed Mahas, âmi Ali pour certains, cumule aujourd'hui 70 ans de militantisme. C'est « un pur produit de la résistance et de la révolution, il a beaucoup été marqué par les pratiques scélérates de la ségrégation, du déni de justice à l'encontre des autochtones », disent les témoins. Le personnage n'est pas saisi dans sa globalité et « peu de gens connaissent les autres traits de caractère de cette icône de la révolution, y compris les historiens, en raison du peu d'écrits sur le personnage », ajoute-t-on. Pourtant, c'est un homme « sincère, intransigeant et infatigable », affirme l'historien Rekhila, chargé de dresser une fiche sur M. Mahsas comme il l'a fait, à la demande de l'association Machaâl Echahid, sur quatre autres grandes figures de la révolution. Homme très sensible, très attaché à l'avenir de son pays, il n'a cessé, durant les périodes difficiles, plus particulièrement celle de la tragédie nationale, d'exprimer son inquiétude sur sa stabilité. « Sa santé en prit même un coup lorsque cela déboucha sur des luttes fratricides touchant y compris les symboles de la révolution », dira encore le Dr Rekhila, allusion à l'assassinat de son compagnon d'armes, Mohamed Boudiaf. Autre témoignage, celui de M. Bouhara, empreint de beaucoup d'émotion, certes, mais, aussi, de respect envers cet homme dont « le nom nous parvenait jusque dans la wilaya I » et qui avait, en plus, de « bonnes relations d'estime » avec ses moudjahidine et officiers, explique M. Bouhara. « M. Mahsas a, grandement, contribué par son soutien au succès de la bataille d'El Djorf et celle de Oued Hellal », dira-t-il, encore. A signaler que M. Ali Mahsas a commencé, depuis 2007, avec le soutien de Dar El Maarifa, une maison d'édition nationale, la publication d'une série d'ouvrages (quatre) sur le mouvement national ou encore sur le système d'autogestion (la dernière parution) dont il avait la charge de mettre en œuvre en tant que ministre de l'Agriculture dès 1963.