Toutes les communes du pays se doteront dans un délai de 36 mois d'une cartographie des zones inondables. L'objectif de recourir, pour la première fois, à l'imagerie satellitaire dans le domaine des ressources en eau, consiste à réduire l'ampleur des dégâts occasionnés par les inondations, à l'exemple des inondations de Ghardaia, Béchar, Naâma et Ain Témouchent. Mais en attendant cette échéance, chaque commune vulnérable est tenue de dresser une liste d'aménagement, selon un ordre de priorité, à commencer par l'occupation rationnelle et harmonieuse du territoire, l'interdiction de construire au niveau des berges et l'entretien des cours d'eau. Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, l'a exigé, jeudi dernier, lors de l'atelier technique, regroupant les cadres de l'ANRH (Agence nationale des ressources hydriques) et ceux de l'Asal (Agence spatiale algérienne) à l'effet d'élaborer une étude et établir une cartographie pour réduire sensiblement le risque d'inondations. 150 millions DA ont été consacrés à ce projet. Le département des Ressources en eau disposera des premiers résultats de cette étude des inondations d'ici à la fin de l'année 2013. Ces données lui permettront de s'associer à une première évaluation et définir les orientations requises. Au-delà de l'identification des failles, l'élaboration de la cartographie des zones à grands risques permet l'évaluation de l'impact des crues et la définition d'un plan d'action à mettre en œuvre de manière à anticiper sur ce genre de phénomène hydrologique, du moins réduire les conséquences. Selon le ministre, face au taux d'accroissement de la population et au regard du rythme de développement socio-économique, l'on ne peut se permettre une occupation anarchique du territoire déjà marqué par une certaine vulnérabilité et sujet à une pression qui peut générer un déséquilibre régional porteur de situations conflictuelles. Il a, à cet effet, mis l'accent sur la nécessité d'entretenir les oueds et cours d'eau. L'ANRH s'attelle, d'ailleurs, à organiser des campagnes annuelles de sensibilisation à ce sujet. M. Necib a rappelé que 70 projets de protection contre les inondations sont inscrits au titre du programme quinquennal 2010-2014 pour une enveloppe financière de 20 milliards DA. Selon Fethi Benhamouda, directeur des études à l'Asal, l'introduction de l'outil spatial, à travers la prise d'images par le satellite algérien Alsat -2A (images à moyenne résolution spatiale), permet de cerner la problématique, d'établir des données précises pour réduire sensiblement les risques.