Plus de 7 400 femmes ont été victimes de différentes formes de violence, dans le milieu urbain et à l'échelle nationale, durant les dix premiers mois de 2012, selon des données fournies par les services de la police judiciaire. " 7 422 femmes ont été victimes de violences, du 1er janvier au 31 octobre 2012, dont 5 517 ont été victimes de violences physiques. Un bilan qui concerne le milieu urbain à l'échelle nationale", a indiqué la commissaire principale à la direction de la police judiciaire, Mme Kheïra Messaoudène, lors d'un séminaire à Alger sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes. Mme Messaoudène a ajouté que parmi ces femmes victimes de violences, 1 605 ont été victimes de mauvais traitements et 9 autres ont été victimes d'homicides volontaires. Il s'agit de femmes âgées de 19 ans à plus de 75 ans, a-t-elle précisé, ajoutant que 4 116 d'entre elles sont mariées, 1 913 célibataires, 780 divorcées et 525 veuves, alors que la situation familiale de 86 autres victimes n'a pas été précisée, a encore indiqué Mme Messaoudène. La situation socioprofessionnelle de ces femmes victimes de violences démontre, a-t-elle expliqué, que parmi le nombre global, 4 861 sont des femmes sans profession (femmes au foyer), 1 344 employées, 358 étudiantes et 78 femmes retraitées. Elle a souligné, en outre, que la plupart des agressions sont enregistrées le soir, avec 3 937 cas du nombre global (7 422), et que la majorité des agressions sont enregistrées à la maison avec 3 477 cas suivi de 2 283 cas enregistrés dans la rue, puis 1 057 cas dans les quartiers, alors que 44 autres cas de violence ont été enregistrés à l'université. La commissaire principale a ajouté que 99 % des 7 631 auteurs de ces violences, sont l'oeuvre de conjoints, d'amants ou de fiancés, de frères, d'ascendants et de pères. Les époux viennent en tête de l'ensemble des agresseurs qui ont un lien de parenté avec la victime, avec 1 786 cas, suivis des fils qui ont violenté leurs mères avec 523 cas, puis des frères qui ont violenté leurs soeurs avec 401 cas, a-t-elle noté, soulignant que la violence à l'égard des ascendants "a pris de l'ampleur". Toutefois, a-t-elle constaté, dans 3 538 cas, les auteurs de ces violences enregistrées sont des étrangers à la victime. Les grandes villes enregistrent le plus grand nombre de cas de violence à l'égard des femmes, a souligné la commissaire, indiquant qu'Alger vient en première position, avec 1 278 cas de femmes victimes, suivie d'Oran, avec 644 cas, puis de Guelma, avec 258 cas de victimes. Néanmoins, a-t-elle signalé, toutes les wilayas connaissent ce phénomène de violence contre les femmes, y compris celles du Sud.