Dans la rue, les scènes de violence à l'égard des femmes sont de plus en plus fréquentes. Elles sont insultées et parfois agressées « gratuitement » surtout les vendredis, les jours fériés et le soir après 18 h. Malheureusement, la femme ne peut plus circuler librement dans les villes. Un phénomène tourner des fois au drame. Quelques-unes ont même failli être violées, d'autres ont été victimes de coups et blessures tandis que certaines ont été délestées de leurs portables et argent sous la menace d'armes blanches. Les chiffres des services de sécurité le confirment. Mais ils sont sans doute plus élevés, car les victimes portent rarement plainte. Ainsi, selon les données des services de sécurité, sur un total de 2.664 victimes de violence dans les 11 wilayas du centre du pays durant l'année 2012, plus de 1.400 agressions ont été enregistrées sur la voie publique à l'égard des femmes. Selon un rapport de la direction régionale de la police judiciaire (PJ) qui chapeaute 11 wilayas du centre du pays, 1.843 femmes ont fait l'objet d'agressions physiques suivies de 722 de maltraitance et 71 cas de violence sexuelle. La police judiciaire du centre livre le chiffre de 1.262 auteurs arrêtés. Les lieux publics viennent en deuxième position des lieux d'agressions après le milieu familial. En effet, 38% des cas sont liés à la violence dans les lieux publics. Ces violences proviennent, généralement, de personnes inconnues, 5% liées aux problèmes d'argent et 7% aux agressions sexuelles. Dans le couple, le conjoint est l'auteur des violences. En milieu professionnel, ce sont les clients et les collègues de travail qui sont incriminés, souligne le rapport sécuritaire. Autre fait saillant : les voisins et autres connaissances tiennent une place non négligeable dans les violences subies par les femmes, plus du tiers des agressions (31,1%). Selon une enquête réalisée par la direction de la police judiciaire auprès de la DGSN, plus d'un tiers des femmes déclarent être victimes de plus d ́une agression. En ce qui concerne la nature des violences, celles-ci sont majoritairement physiques et représentent 77,2%. Elles se manifestent essentiellement sous forme de coups et blessures volontaires (CBV). Généralement, la violence a lieu sur la voie publique et les auteurs sont souvent des voisins, des copains, des amants ou tout simplement des inconnus rencontrés dans la rue. Les époux viennent en tête de l'ensemble des agresseurs qui ont un lien de parenté avec la victime, avec 538 cas, suivis des fils qui ont violenté leur mère avec 156 cas, puis des frères qui ont violenté leurs sœurs avec 174 cas et 18 agressions commises par le père, a-t-elle noté, soulignant que la violence à l'égard des femmes dans la voie publique « a pris de l'ampleur ». Alger occupe la première position avec 503 de femmes battues, Blida avec 147 cas Tipasa 117 cas, et Chlef avec 115 cas. On constate que dans 75% des cas, les auteurs de ces violences sont hors milieu familial pour la victime. Généralement, la violence a lieu sur la voie publique et les auteurs sont simplement des hommes rencontrés dans la rue. Toutefois, le rapport constate que dans 3.538 cas les auteurs de ces violences enregistrées n'ont pas de liens avec la victime. Les grandes villes enregistrent le plus grand nombre de cas de violence à l'égard des femmes, a souligné le rapport indiquant qu'Alger vient en première position avec 696 cas. Néanmoins, toutes les wilayas connaissent ce phénomène de violence, y compris celles réputées pour leur conservatisme. Ainsi, la wilaya de Médéa vient en 2e place après la capitale avec 100 cas suivie de Boumerdès avec 93 cas et Tipasa avec 75 cas. Selon le même rapport, une centaine de cas d'agression physique dans la rue ont été enregistrées dans les wilayas de Aïn Defla, Tizi Ouzou, Bouira où plus de 250 auteurs étrangers à la victime ont été arrêtés et ont fait l'objet de poursuites judiciaires. Les rapports des services de sécurité soulignent que la plupart des agressions sont enregistrées entre 15h 19h et les jours fériés, surtout les vendredis.