Depuis le 11 juin, le coup d'envoi du Mondial 2010, la majorité des férus du ballon rond ont suivi les matches loin de leur maison. Leur destination était les cafétérias, où il y avait des téléviseurs branchés sur les chaînes qui transmettent l'événement sportif le plus suivi, comme Al Jazzera Sport ou TF1. Financièrement, les gérants de certains salons de thé qu'on a sollicités ont affirmé que la consommation de leurs produits a multiplié. Leurs recettes ont atteint des chiffres colossaux grâce à la fièvre de la première Coupe du monde africaine. « Sincèrement, on s'estime heureux, puisque le nombre des clients a dépassé un seuil inattendu. Ils viennent de tous les coins pour voir les rencontres des mondialistes. Bien sûr, le record a été pulvérisé pendant les matches de l'équipe nationale. Euphoriques et même insatisfaits, les clients n'hésitent pas à dépenser pour se désaltérer avec nos boissons fraîches. Même après l'élimination de l'EN, d'autres citoyens venaient toujours pour regarder leurs équipes idolâtrées. A quelques jours de la manifestation, je n'étais pas « chaud » à l'idée d'installer un téléviseur dans mon local. Mais, j'ai changé d'avis la veille. C'était en fin de compte une sage décision », a déclaré un propriétaire d'un café à Alger. A propos des tarifs, les buvettes équipées de télés ont fixé pratiquement les prix les plus élevés. Cela n'a pas empêché des centaines d'individus de les envahir. « Il y a des mois dans l'année où le bénéfice est assez bon. Cependant, du mois de juin au mois de juillet 2010, on est en train de gagner dix fois plus. Des fois, on n'arrive même pas à trouver de la place pour passer », dira un propriétaire d'un bistrot à Kouba. Si certains commerçants ont réservé un espace aux télés pendant un mois, d'autres les ont utilisés seulement pour les trois sorties des Verts. «C'est clair qu'on ne voulait pas rater les confrontations des camarades de Ziani. Juste après la fin de l'aventure pour ces derniers, j'ai décidé de rendre le poste à la maison. Cela est dû au fait que d'aucuns profitent de l'effervescence pour consommer sans payer », indique le patron d'une autre cafétéria. Un client qu'on a croisé juste à la sortie enchaîna : « L'ambiance est particulière quand on est en groupe. Ce n'est pas tout le monde qui a les moyens de s'en procurer des cartes. Alors, on rencontre les amis dans ces endroits pour partager la joie, mais aussi la désillusion que nous procure le football».