Le rapport du World Economic Forum (WEF), dans lequel il a dévoilé la position de l'Algérie dans le classement mondial 2013 des technologies de l'information et de la communication (TIC) a été effectué à partir d'éléments et de données « en décalage avec la réalité et le temps », a indiqué, hier, le ministère de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication. Ce rapport a été effectué à partir d'éléments et de données en décalage avec la réalité et le temps. Il est indiqué sur ce document que le classement tient compte d'un seul indice, celui du +Networked Readiness+, relatif à l'état du réseau », a relevé le ministère. « En procédant par le recours à un seul paramètre, le système d'évaluation manque de fiabilité », a souligné la même source, qui a fait remarquer que cette « carence étant importante à relever en ce sens que le WEF a, ainsi, fait fi des nombreuses réalisations enregistrées par le secteur des TIC en matière d'appropriation et de démocratisation des TIC en Algérie ». Selon le nouveau rapport du WEF publié, mercredi, l'Algérie a reculé à la 131è place dans le classement mondial 2013 des TIC, après avoir occupé le 118e rang en 2012. Sous le thème « Croissance et emploi dans un monde hyper connecté », ce rapport a élaboré son classement en fonction de l'indice « Networked Readiness Index » (NRI) qui évalue la disponibilité de 144 pays à exploiter les TIC en termes, notamment, de croissance, de compétitivité ainsi que de la prospérité de leurs citoyens. Un rapport qui ne tient pas compte des efforts du secteur « En effet, le document en question a-t-il fait cas des importants efforts de ce secteur qui œuvre pour la numérisation de l'informatisation, et la généralisation de l'Internet dans les secteurs de la justice, les collectivités locales, les établissements de l'enseignement supérieur et la recherche (...) ? », s'est interrogée la même source. Le ministère a déploré, également, le fait que le rapport n'ait pas tenu compte du programme national « e-Algérie » à travers lequel le secteur des TIC assure la connexion par le wifi de plus de 400 cités universitaires, ainsi que l'introduction de l'Internet dans les écoles coraniques, les zaouïas, les centres culturels, les établissements scolaires et les localités même les plus reculées du pays. « Quel est ce pays qui, comme l'Algérie, est doté d'un réseau postal informatisé reliant les endroits les plus lointains et les plus isolés du pays, à travers plus de 3.500 bureaux de poste et un système de CCP gérant plus de 10 millions de compte accessibles à partir de n'importe quel bureau de poste sur le territoire national ? », s'est demandée la même source. Pour le ministère des PTIC, il n'est pas « logique » de recourir à un système de classement qui ne se reconnaît pas d'autres indices d'évaluation, notamment l'effort de pose de fibre optique (plus de 60.000 km), « où l'Algérie, n'a même pas à être comparée avec certains pays présentés dans ce classement comme étant mieux lotis que le nôtre en matière de généralisation des TIC ». « Aussi, il est à relever qu'à ce jour, ni le ministère ni les organes et entreprises sous sa tutelle n'ont été approchés par les experts en charge d'établir ce rapport », a regretté la même source, précisant que la mise à jour par ces derniers de leurs informations « leur aurait certainement permis, au moins, d'avoir une information plus proche de la réalité sur les différentes actions entreprises ». Selon le ministère, cette mise à jour leur aurait permis également l'accès à certains chiffres relatifs aux actions de généralisation de l'Internet dans les écoles et les 3 000 espaces communautaires, les 12 hôpitaux des Hauts Plateaux et du sud, qui sont en cours de liaison avec les CHU du nord par le réseau de télémédecine « permettant aux praticiens de ces régions de bénéficier de l'expertise des spécialistes du nord du pays ». Ce document du WEF « ne tient nullement compte des efforts financiers de l'Etat pour la mise à niveau et le développement des infrastructures des télécommunications et dont le montant dépasse un milliard et demi de dollars », a ajouté la même source. Le ministère a, par ailleurs, regretté que le rapport du WEF n'ait pas tenu compte de l'effort de l'Etat en matière de législation, notamment le remplacement de la loi 03-2000 par une autre loi, « laquelle sera en adéquation avec la mutation mondiale et les nouvelles exigences du citoyen en matière de TIC ». « La nouvelle loi, approuvée par le gouvernement et en cours de traitement au niveau du Parlement, aura, en effet, à prendre en charge certains aspects liés essentiellement à la législation, à la réglementation, à la régulation et aux mutations sociales induites par les TIC », a assuré le ministère. « C'est pour pallier à ces insuffisances en communication que cette loi prévoit justement la création de l'Observatoire des télécommunications et des technologies de l'information et de la communication, chargé d'évaluer en permanence l'évolution des indicateurs de la poste et des TIC et, subséquemment, les progrès accomplis au plan national dans l'édification de la société de l'information », a conclu la même source.