La 5e Ticad (Conférence internationale de Tokyo sur le développement africain), dédiée à la nouvelle Afrique en plein boom économique, plaide pour le partenariat international qui remet le Japon retardataire au centre de l'échiquier africain et ambitionne de poser les fondations de la paix, de la sécurité et du développement durable. Le constat de l'Afrique en bonne santé a été validé par le secrétaire général de l'ONU, rappelant la similitude des objectifs de l'OMD (Objectifs du millénaire du développement) et de la Ticad dans la quête des opportunités d'investissement et de coopération. L'Afrique qui a « le vent en poupe », selon le SG de l'ONU, se porte bien. Elle affiche un taux de croissance de 6% bien meilleur que la croissance mondiale en plein tourment et estimée à 3,3% en 2013. Ce qui lui permet de compter parmi les économies les plus dynamiques dans le monde, en 2015. Des progrès considérables ont été ainsi accomplis par de nombreux pays africains pour satisfaire aux exigences des OMD, reconnaît Ban Ki-moon qui a appelé à investir dans le développement des ressources humaines, notamment « la jeunesse vibrante de l'Afrique », et accorder la priorité aux secteurs de l'éducation, la santé et « l'autonomisation » des femmes. La position privilégiée de l'Afrique, qui présente un bien meilleur bilan, aux antipodes des clichés et autres préjugés, commande le retour aux affaires du Japon mettant sur la table 10,6 milliards d'euros d'aide publique au développement échelonné sur 5 ans. L'apport financier vise à « renforcer les protections sociales, avec un accent mis sur l'alimentation, l'éducation et la santé, avec également un soutien pour les femmes et les jeunes », a détaillé le Premier ministre Shinzo Abe, désormais engagé dans la bataille du développement, de la sécurité et de la stabilité. Plus précisément, la situation au Sahel a suscité une attention particulière du Japon qui a annoncé, lors de la 5e Ticad, le versement de 750 millions d'euros, sur 5 ans, et la participation à la formation sur place de 2.000 personnes pour la lutte antiterroriste. Les chantiers du partenariat structurent les ambitions de l'Afrique du renouveau et des idéaux de paix en convergence avec la quête japonaise de rattraper le marché perdu.