Parmi les mesures prises par la tutelle pour alléger le poids du cartable, figurent, entre autres, la dotation des salles de cours dans le primaire d'armoires ou la rénovation de leur mobilier selon les opérations annuelles programmées par chaque wilaya. Il s'agit également de fournir deux manuels scolaires à l'élève qui devra en laisser un à l'école et garder l'autre à la maison. Comme mesures à long terme, le ministère a souligné que l'expérience de la numérisation sera menée au niveau de quelques écoles pour être généralisée ensuite à l'ensemble des établissements. D'autres supports sont à l'étude. Il s'agit de l'écran interactif, des CD-Rom, des tablettes numériques et de la projection vidéo des cours. La tutelle compte mettre progressivement fin au système des deux vacations dans toutes les écoles primaires afin de consacrer une salle de cours pour chaque groupe pédagogique, un casier pour chaque élève et généraliser les cantines scolaires dans tous les établissements du premier palier afin d'éviter aux élèves les déplacements. Mais pour les syndicats, le ministre n'est pas allé au fond du sujet. Il aurait pu procéder autrement. Pour le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), la meilleure solution aurait été l'allégement des programmes. Selon le chargé de communication du Cnapest, Messaoud Boudiba, le département de Baba-Ahmed n'a pas choisi la véritable solution d'autant que « nous n'avons pas été associés à la démarche ». Selon lui, la tutelle veut diviser le manuel scolaire en trois tomes correspondant aux trois trimestres de l'année scolaire. Achour Idir, secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (Cla), soutient qu'il aurait été préférable pour le ministère d'instaurer un livre avec fichier détachable. Une mesure qui aurait permis à l'élève d'amener en classe uniquement le cours dont il aura besoin. Pour lui, le ministère a trop tardé pour prendre en charge ce dossier épineux, non sans causer des désagréments aux collégiens. Il estime que le ministre doit également se pencher sur l'allégement des programmes dans le secondaire. De son côté, le coordinateur du Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, a souligné que les partenaires sociaux n'ont pas été associés dans la démarche. Il a fait savoir que si cela était le cas, « on se serait opposé à certaines mesures inutiles ». Il cite l'exemple des casiers individuels. Pour M. Meriane, cette mesure ne servira à rien. « L'élève a besoin de son livre pour la révision des cours », dit-il. En ce qui concerne les tablettes numériques, il estime qu'on est encore loin de l'utilisation de cet outil, inaccessible pour la majorité des élèves.