Des éléments terroristes ont tenté, en vain, samedi dernier, de perpétuer un attentat dans le canal de Suez, contre un porte-conteneurs, aux fins de bloquer le transit des navires, a indiqué, hier, dans un communiqué, Mohab Memish, directeur de l'autorité gérant le canal reliant la mer Rouge, au sud, et la mer Méditerranée, au nord. Cet axe maritime constitue un endroit stratégique pour l'Egypte et pour toute la région. Il devient particulièrement sensible du fait d'une probable intervention militaire occidentale en Syrie. Des navires de guerre, américains notamment, ont emprunté ces derniers jours le Canal pour se positionner en Méditerranée. L'attaque serait l'œuvre d'un « terroriste », a indiqué le président de l'Autorité du Canal de Suez. La tentative a « totalement échoué sans provoquer de dégâts pour le bateau ou son chargement », précise le communiqué. Mais, selon des témoins, deux fortes explosions ont été entendues à bord du bateau. A la suite de cette attaque, l'armée a donné l'ordre de renforcer les mesures de sécurité autour de cet axe et à agir « avec fermeté » face à ces tentatives, alors que le trafic s'est poursuivi de façon normale, avec 45 bateaux ayant traversé, dans les deux sens, samedi dernier, et 55 autres, hier. L'armée égyptienne, qui est sur plusieurs fronts depuis la destitution, le 3 juillet dernier, du président Mohamed Morsi, a récemment lancé une vaste opération dans la péninsule du Nord-Sinaï qui borde le canal de Suez. C'est lors de cette offensive qu'ont été arrêtés les responsables de l'assassinat de 25 policiers le 19 août dernier. Parmi eux, Adel Mohammed Ibrahim, déjà condamné en son absence à la peine capitale pour d'autres attentats. Selon Mena, il a reconnu être le responsable de cette attaque. Le gouvernement intérimaire, qui se sent plus en confiance, a décidé, samedi dernier, d'alléger le couvre-feu qui touche pratiquement la moitié du pays. Dorénavant, il commencera à 23h00, au lieu de 21h00, et se terminera à 6h00 du matin. La prise en main s'accompagne par le succès contre les salafistes radicaux et l'arrestation de la plupart des dirigeants des Frères musulmans en perte de vitesse et incapables de mobiliser massivement, comme ce fut le cas lors des manifestations de vendredi dernier. Des manifestations, baptisées « le déluge anti-coup d'Etat », ont été prises à partie par la population dans plusieurs villes du Delta et à Alexandrie.