Le Mouvement de la société pour la paix a rendu publique, hier, une charte de réformes politiques lors d'une conférence de presse tenue à Alger par son président, Abderrezak Mokri. Celui-ci a précisé que « ce projet vise à établir une meilleure pratique politique, ouvrir le champ, politique et dégager un candidat de consensus en perspective de l'élection présidentielle d'avril prochain » qui, selon Mokri, « doit se dérouler dans un climat empreint de transparence et de sérénité ». Le pacte mentionne, également, la nécessité d'organiser des élections législatives anticipées six mois après l'élection présidentielle, et la révision de la Constitution six mois après les élections législatives. Quant à la nature du régime à adopter, le pacte prône le régime parlementaire ou semi-présidentiel avec de larges prérogatives pour le chef du gouvernement issu des rangs d'une majorité parlementaire. Le conférencier a tenu à souligner que le projet a été le fruit d'un long travail de concertation initié par son parti et d'autres formations politiques et personnalités nationales. Mokri a estimé que le changement doit être amorcé avec les institutions. Il prévient qu'en cas de dérapage, la responsabilité incombera au pouvoir. Dans ce sillage, il a ajouté qu'il est encore trop tôt de se prononcer sur le quatrième mandat du président de la République tant que « nous n'avons pas en main le dossier médical du chef de l'Etat ». Pour lui, l'institution militaire doit rester en dehors du jeu politique et, surtout, neutre. « Nous voulons une institution forte et professionnelle », lance-t-il. Pour ce qui est des déclarations d'Amar Saïdani, le secrétaire général du FLN, qui a annoncé que l'islamisme politique est enterré en Algérie, Mokri indique que « le peuple algérien a dépassé ce type de raisonnement des années 90 ». A propos des alliances, il a affirmé que les partis sont libres de sceller des pactes politiques. Au sujet de la situation du pays, le président du MSP a dressé un tableau peu reluisant. Il a expliqué que le champ politique est fermé, la situation sociale marquéé par la cherté de la vie, la crise du logement, ainsi que le manque flagrant d'une vision claire sur le plan économique.