Comme larrons en foire... Le président du MSP a affirmé que l'appel à l'application de l'article 88 de la Constitution «est un piège» dans lequel il «évite de tomber». Voilà une belle manière de s'immiscer dans les affaires algériennes. Le président, du parti Ennahda tunisien Ghannouchi ne s'est pas gêné hier en donnant sa bénédiction au président du MSP, Abderrezak Mokri. «M.Mokri est le candidat le plus indiqué pour la présidentielle prochaine», a déclaré, hier au siège de ce parti à Alger,M.Ghannouchi en visite en Algérie depuis le week-end dernier. La grâce inespérée de Ghannouchi avec son importante aura au sein de cette mouvance affiliée à l'internationale des Frères musulmans, conforte le nouveau président du MSP dans son ambition clairement affichée pour l'investiture suprême. Après avoir accordé sa faveur à Mokri en présence des médias,M.Ghannouchi s'apprêtait hier à rencontrer Abdelaziz Belkhadem et Abdelkader Bensalah. Dans le même ordre d'idées, Mokri dévoile que sa démarche de réunification des rangs a eu un écho extraordinairement favorable. L'alliance avec le mouvement ou haraket El-Bina de Mustapha Belmehdi sera scellée officiellement prochainement. Un accord a été trouvé entre les deux ailes issues de la maison de Mahfoudh Nahnah lors de la dernière rencontre entre les deux homme est-il relevé. Il est convenu que «chaque partie présente sa plate-forme sur les principes de cette alliance d'ores et déjà acquise», a-t-il noté. Un accueil très favorable a été réservé par Abdellah Djaballah à l'initiative portant sur la coalition islamiste en prévision de l'élection présidentielle prochaine, a affirmé encore Abderrezak Mokri. Cela d'une part, de l'autre, l'alliance avec le Front du changement (FC) de Abdelmadjid Menasra, un des meneurs de la fronde en 2008 avec Mustapha Belmehdi, a été déjà concrétisée. Après la déroute des législatives du 10 mai 2012, les islamistes tentent de se réorganiser pour se présenter en force lors de la prochaine élection présidentielle d'avril 2014. Mokri qui ne dévoile qu'en partie ses cartes, a déclaré que «jusqu'ici, absolument aucun indice sur l'organisation d'une compétition présidentielle ouverte et transparente n'est visible sur le champ politique». M.Mokri, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse hier, fait appel «aux consciences nationalistes qui sont nombreuses au sein des cercles des décideurs». Toutefois, il a mis en garde contre l'entêtement et la persistance de la politique de cooptation. Cette stratégie est «désormais périlleuse» aux yeux de Mokri. La conjoncture faite d'une situation politique et socio-économique explosive, l'éclatement de la coalition présidentielle et l'effritement notoire de la base sociale du régime, ne peut plus permettre au système politique en place d'imposer un candidat. «La réédition de ce scénario comporte un risque d'un chaos et bouleversement généralisés», indique Mokri en affirmant qu' «il n'est pas adepte du printemps arabe algérien car cela mènera à la scission du pays». L'appel à l'application de l' article 88 de la Constitution «est un piège» dans lequel M.Mokri «évite de tomber». Concernant la révision de la Constitution, il souligne que la nature du système dit présidentiel algérien est une aberration qui n'a pas d'exemple de par le monde Par ailleurs, M.Mokri reproche au magazine Jeune Afrique qui a accusé le MSP de fraude massive pour fausser les résultats de son sondage en ligne et ce par l'utilisation de robots basés à l'étranger, d'être à la solde des laïcs. Certaines lectures politiques affirment que les islamistes ne pourront jamais parvenir à se fédérer sauf sous l'impulsion officielle dont les desseins et les enjeux consistent à donner le change quant à un changement pacifique.