Comment maintenir un rythme de croissance appréciable autour de 4 à 5 % si l'Etat ne maintient pas son effort d'investissement qui s'est exprimé à travers plusieurs projets structurants contenus dans les différents programmes de relance économique ? Ces investissements, qui se chiffrent en centaines de milliards de dollars, ont été depuis longtemps les principaux leviers de la création de l'emploi, de la stimulation de la demande interne et de la croissance de l'économie nationale d'une manière générale. Le projet de budget pour 2014 a retenu un certain nombre de dépenses qui confirment cette tendance, à travers la poursuite, d'abord, de la couverture des dépenses d'équipement prévues pour la dernière tranche du programme quinquennal 2010-2014. Ces dépenses se présentent en hausse, et c'est tout à fait normal, mais ce qui est le plus significatif, c'est que celles liées à l'équipement sont presque deux fois supérieures en termes de croissance (15,6%) à celles consacrées au fonctionnement (8,7 %). Ces dernières sont liées aux charges, comme les salaires par exemple, dont on a tendance en général à limiter le montant, dans un souci de rationalisation des dépenses. Le budget de l'Etat prévoit, à cet effet, des dépenses de l'ordre de 2.050,34 milliards de dinars pour l'investissement et 891,36 milliards de dinars pour les opérations en capital. Ces crédits sont destinés pour 781,6 milliards de dinars pour les infrastructures économiques et administratives, 243,8 milliards de dinars pour l'éducation et la formation, 236,6 milliards de dinars pour la réalisation d'infrastructures socioculturelles, 203,5 milliards de dinars pour l'agriculture et l'hydraulique, 127,5 milliards de dinars pour le soutien de l'accès à l'habitat. Enfin, il est prévu également une enveloppe de 29,3 milliards de dinars pour le soutien aux services productifs, tels que l'industrie (2,8 milliards de dinars), les plans communaux de développement,(65 milliards de dinars) ainsi que 360 milliards de dinars pour des dépenses diverses. Pour ce qui est des opérations dites en capital, elles portent sur le soutien à l'activité économique (dotation des comptes d'affectation spéciale et bonification des taux d'intérêt) (661,3 milliards de dinars), le financement des programmes complémentaires au profit des wilayas (70 milliards de dinars). Ce dernier type de dépenses, à l'opposé de celles liées au fonctionnement, comme on le voit, sont à même de créer une dynamique de croissance positive pour l'économie nationale, tout en maintenant la demande et surtout en préservant l'emploi, à l'instar de ce qui se fait dans les grands projets comme les grandes infrastructures routières et portuaires, le transport (rail, métro) et habitat. C'est même recommandé par les experts dans des périodes d'ajustement, à condition que cette politique de relance à partir de fonds publics ne génère pas de déficit important. Il y a deux semaines, le ministre des Finances, M. Djoudi, avait exclu toute idée d'austérité de la dépense publique, arguant qu'une telle réduction (de nos dépenses d'équipement) « impacterait immédiatement et de manière négative la croissance, particulièrement dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics, détruirait l'emploi et réduirait le pouvoir d'achat des citoyens ».