Il n'y a aucune protection spécifique pour les mères célibataires. La seule protection qui existe actuellement s'inscrit dans un cadre global de la politique de prise en charge de toutes les femmes en difficultés sociales. C'est ce qu'a affirmé Malika Moussaoui, directrice de la condition de la femme au ministère de la Solidarité nationale et de la Condition féminine. Il s'agit d'un dispositif d'aide et de soutien à toutes les femmes en détresse (sous toutes ses formes) et qui englobe aussi les mères célibataires. Donc, toutes les mères célibataires en difficulté peuvent s'adresser à ce dispositif qui a été installé en 2010 au niveau des directions de l'action sociale et de la solidarité (DASS) des 48 wilayas du pays et qui consiste en des équipes multidisciplinaires qui comptent : une assistante sociale, un psychologue, un juriste et des administrateurs qui sont à l'écoute de toute femme se sentant en difficulté ou en détresse. « C'est un réseau constitué de 403 personnes au total, sa mission consiste en l'accueil, l'écoute, l'orientation et la prise en charge des femmes en difficulté », a indiqué la directrice de la condition de la femme. Cette mission comprend, d'après elle, deux volets : le premier consiste en la protection de la femme en difficulté et le second en sa réinsertion sociale et économique par le biais de l'instruction et de la formation professionnelle qui l'aideraient à se former dans l'un des métiers proposés et à trouver un emploi afin d'être autonome, de se prendre en charge. Cette entreprise permet de leur éviter la récidive. Car les deux problèmes majeurs rencontrés par ces femmes sont : le travail et le logement, selon Malika Moussaoui. Pour ce qui est des mères célibataires, il existe deux formes de soutien soit dans « le centre national d'accueil des femmes et des jeunes filles victimes de violences ou en situation de détresse » où elles trouvent la prise en charge psychologique nécessaire et le suivi de leur grossesse jusqu'à l'accouchement ou encore par le biais des directions de l'action sociale et de la solidarité au niveau des wilayas en leur fournissant l'aide nécessaire, qu'elle soit morale ou matérielle. C'est selon. Certaines ont besoin de lait et de couches pour leurs bébés, notamment celles ayant opté pour la garde de leur enfant. D'autres ont besoin d'une prise en charge totale dans l'un des deux centres existants, celui de Bou-Ismaïl et celui de Mostaganem. Peuvent être accueillies dans ces centres les mères célibataires âgées de 18 ans et plus. Leur tranche d'âge se situe généralement entre 18 et 45 ans. Là, les femmes sont prises en charge totalement. Le suivi de la grossesse se fait par le médecin du centre et ce, jusqu'à leur accouchement à l'hôpital. Après l'accouchement, la maman dispose de 91 jours pour décider de la garde ou non de son bébé. « Chaque année, de plus en plus de mères célibataires décident de garder leur enfant », a indiqué la directrice de la condition de la femme au ministère de la Solidarité, précisant que sur les 1350 femmes reçues en 2012 aux DASS, 685 ont gardé leur bébé, soit 50,74%. Pour le premier semestre de 2013, 462 femmes ont gardé leur enfant sur les 713 femmes reçues, soit 64,79%. Le centre de Bou Ismaïl, ouvert en 1998, a accueilli 122 mères célibataires, soit 33 en 2010, 37 en 2011, 38 en 2012 et 14 en 2013. Le centre de Mostaganem, inauguré le 25 novembre 2011, a accueilli, quant à lui, 12 mères célibataires en 2012 et 16 en 2013. Ces femmes y atterrissent de « toutes les régions du pays », a fait savoir Moussaoui. Leur niveau d'instruction est moyen. Certaines sont universitaires, mais elles ne sont pas nombreuses par rapport aux autres. Il faut savoir qu'il existe également la réinsertion par le mariage. Cette année 3 mères célibataires se sont mariées et 2 autres se sont fiancées, nous a fait savoir la directrice de la condition de la femme.