« Je suis heureux de retrouver la ville où j'ai passé une partie de ma carrière militaire avant de la quitter en 1976 », dira Yasmina Khadra, jeudi à Tizi Ouzou, devant un parterre de journalistes et d'admirateurs lors de la vente dédicace de son dernier roman « Les anges meurent de nos blessures » à la librairie Cheïkhi, Multilivres, qui fait de la littérature son leitmotiv pour avoir vu défiler de nombreux écrivains à l'image de Youcef Mérahi qui était hier le modérateur de la conférence. Deux questions relatives à l'actualité avaient occupé la majeure partie du point de presse qu'il a animé. L'élection présidentielle pour laquelle il est candidat et l'accusation de plagiat du roman « Les amants de Padovani » de Youcef Driss, l'enfant de Tizi Ouzou. « J'ai la gloire, l'argent et j'aime mon pays. Je me suis porté candidat pour me rendre utile à ce pays qui vient de connaître la décennie la plus sombre de son histoire ». Pour lui, la démocratie existe « mais ce sont les interlocuteurs qui manquent ». Il reconnaît toutefois que ce ne sera pas facile sur le terrain. « Je suis convaincu que le peuple, qui aspire à une normalisation de sa vie, changera la donne. Et puis j'ai toujours pris des risques pour l'Algérie et ma candidature en est un ». « Si je suis élu, je ne ferai qu'un mandat puis je me remettrai à l'écriture », a-t-il affirmé. Il a estimé, en réponse à la seconde question, que c'est là un indice des coups bas « auxquels j'aurais à faire ». Pour lui, cette histoire de plagiat « n'est qu'une orchestration de certains cercles jaloux de ce que je fais mais aussi parce que je ne suis pas un corrompu ». Il reconnaîtra toutefois qu'il y a des similitudes entre son roman « Ce que la nuit doit au jour » avec la belle œuvre de Youcef Driss. Il dira aussi qu'il est le seul écrivain algérien dont les œuvres sont sur tous les supports culturels et traduites dans plusieurs langues et qu'il compte dans le monde pas moins de 7 millions de lecteurs. « Mon souhait est de voir mes écrits traduits en tamazight », dira-t-il. Il a indiqué aussi qu'il était un défenseur de la culture algérienne. « J'avais accepté de prendre la direction du centre culturel algérien à Paris pour justement permettre à tous les talents algériens de s'exprimer ». Enfin, il ne manquera pas aussi d'évoquer les auteurs algériens en estimant que « Mammeri, Feraoun et Kateb Yacine sont la lumière de nos mémoires. Malek Haddad, qui m'a marqué, a une grande souveraineté sur le verbe », dira-t-il.