Six personnes, dont quatre femmes, suspectées d'être impliquées dans une affaire de tentative et d'incitation à l'avortement clandestin, ont été arrêtées dernièrement par les enquêteurs de la 2e sûreté urbaine de la ville Tipasa. C'est ce qu' a indiqué un communiqué de la sûreté de wilaya, rendu public hier. Selon le document, c'est suite à des informations parvenues à la police faisant état de la pratique d'avortements dans un appartement situé dans un quartier à l'ouest de la ville, que l'enquête a été déclenchée. En effet, après avoir obtenu un mandat délivré par le procureur de la République, les policiers ont procédé à la perquisition de l'appartement en question. A l'intérieur, les enquêteurs ont trouvé du matériel médical et des médicaments destinés à l'avortement ainsi que des ordonnances portant le cachet d'une structure de santé. Arrêtés sur les lieux de la perquisition, B. N. (33 ans), habitant Tipasa, et B. F. (26 ans), issue d'Aïn Defla, n'ont pas nié les faits qui leur sont reprochés. Il s'est avéré après enquête que c'est B. N., ex-agent contractuel dans une unité de santé de proximité, qui est à la tête du réseau. Dans ses aveux, B. F. a fait savoir qu'elle est venue à Tipasa dans le but de se faire avorter. B. N. lui aurait exigé 80.000 DA, dont la moitié lui a été versée précédemment. « Au moment de son interpellation, B. N. était en possession deux millions de centimes. Cette somme correspond à la deuxième tranche que B. F. lui a remise en contrepartie des médicaments pour avortement », confie le lieutenant Laouireme de la sûreté de wilaya. L'enquête de police ne s'est pas arrêtée là, puisque une troisième personne, une femme de 27 ans, célibataire, native de Sidi Rached, répondant aux initiales B. R. F., a été à son tour interpellée. Cette dernière, qui a confié qu'elle entretenait une relation avec B. M. de Nador, s'était rendue chez B. N. pour se faire avorter. « Selon B. R. F., c'est son ami qui l'a obligée à le faire. Elle a fait déjà deux avortements. Arrêté à son tour, son ami n'a pas nié les faits qui lui sont reprochés », affirme le même officier de police. Les investigations des enquêteurs ont été couronnées par l'arrestation d'un troisième couple. Il s'agit de B. A., 25 ans, d'Ahmeur El Aïn, et de M. H., âgé de 29 ans habitant Bourkika. « B. A. et M. H. se sont rendus chez B. N. pour un avortement en contrepartie de 47.000 DA », précise la même source. Après leur présentation devant le procureur de la République, B. N. et B. F. ont été mis sous mandat de dépôt alors que les autres ont été placés sous contrôle judiciaire.