Le délai légal pour le dépôt des dossiers de candidatures à l'élection présidentielle du 17 avril prochain a expiré depuis hier à minuit. Ces candidats à la candidature, dénombrés au moment où nous mettons sous presse, sont le président du Front national algérien, Moussa Touati, le président du Front El-Moustakbel (FM), Abdelaziz Belaïd, le président du Rassemblement algérien (RA), Ali Zaghdoud, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, le Président sortant, Abdelaziz Bouteflika, l'ancien chef de gouvernement (août 2000- mai 2003), Ali Benflis, et le président du parti Ennasr El-Watani, Mahfoud Adoul. M. Benflis, candidat malheureux en 2004, aura recueilli 185.000 signatures d'électeurs et 2.200 d'élus, selon son entourage. Il a affirmé, à cette occasion, que sa détermination à briguer la présidentielle « est confortée par la volonté des citoyens qui refusent la politique du fait accompli et s'interdisent de cautionner des pratiques honteuses qui violent la conscience citoyenne ». L'instance constitutionnelle dispose de dix jours pour statuer sur les dossiers à la lumière des conditions fixées par la Constitution et la loi électorale. A la suite de quoi, elle rendra publique la liste des candidats en lice pour le 17 avril. Après avoir vérifié l'authenticité des signatures de parrainage ainsi que le reste des éléments du dossier. La loi électorale dispose que les candidats à la candidature doivent recueillir les signatures de 60.000 électeurs ou celles de 600 élus des différentes assemblées élues, réparties dans au moins 25 wilayas. L'article 73 de la Constitution fixe les autres conditions. Pour être éligible à la magistrature suprême, le candidat doit jouir uniquement de la nationalité algérienne d'origine, d'être de confession musulmane, d'avoir 40 ans révolus au jour de l'élection, de jouir de la plénitude de ses droits civils et politiques et d'attester de la nationalité algérienne du conjoint. Il fait également obligation au candidat de justifier de la participation à la Révolution du 1er Novembre 1954 pour les candidats nés avant juillet 1942, de justifier de la non-implication des parents du candidat né après juillet 1942 dans des actes hostiles à la Révolution du 1er Novembre 1954 (si l'un ou les deux parents sont chahid ou moudjahid, leur non-implication est prouvée par les attestations officielles prévues par la loi n°99-07). Dans les autres cas, l'intéressé doit produire une déclaration sur l'honneur légalisée. C'est cet article qui rend obligatoire également la déclaration publique du patrimoine mobilier et immobilier, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Algérie. Depuis la convocation du corps électoral, une centaine de postulants avaient retiré les formulaires de candidature délivrés par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Certains ont jeté l'éponge pour avoir buté sur l'écueil de la collecte des signatures, à l'image de Mohamed Cherif Taleb dont le parti, le PNSD, a reconnu, dans un communiqué, le non-aboutissement de l'opération, et beaucoup d'autres qui n'ont pas jugé utile de l'avouer. D'autres personnalités ont invoqué des raisons politiques pour justifier leur retrait. Il en est ainsi de l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour (décembre 1999-août 2000), et du président du parti Jil Djadid, Soufiane Djilali. Plusieurs partis politiques se sont alignés derrière des candidats pour les soutenir dans cette compétition. Le FLN et le RND ont choisi le Président sortant et se sont déjà impliqués dans la collecte des signatures et promettent de s'engager aussi dans la campagne électorale. Si le FFS réserve sa position vis-à-vis du scrutin du 17 avril pour vendredi prochain, à l'issue de la réunion de son conseil national, trois formations (RCD, MSP et EnNahda) se sont distinguées en s'unissant autour de l'appel au boycott.