Malgré les effets corrosifs de la mer, l'exploitation d'une carrière jouxtant l'établissement avec de la dynamite et les différents séismes qui ont ébranlé la région, le CEM Mohamed-Racim, livré en 1976, n'a pas connu d'opération de réhabilitation ou de confortement. 38 ans après, l'établissement présente des signes de vétusté. En mai dernier déjà, une grève a été déclenchée par les enseignants pour attirer l'attention sur le danger qui guette les collégiens. Les fissures au niveau des murs, les escaliers menaçant de s'effondrer sont autant d'alertes. Depuis une semaine, les escaliers sont devenus un danger pour les élèves. Impossible pour eux d'accéder aux classes situées à l'étage supérieur des deux blocs du CEM. Des pans entiers de murs sont tombés. Heureusement qu'aucune victime n'a été signalée. Le directeur de l'établissement, Abdelkader Salhi, a pris la décision, en guise de prévention, de fermer ces accès. Pour ne pas perturber le cursus scolaire, deux chapiteaux ont été dressés aussitôt dans la cour. Le réfectoire, le magasin et la bibliothèque ont été transformés en classes. Quelques élèves ont été pris en charge à Chattie El Fayrouz, une école primaire se trouvant dans la commune de Hammamet. Le directeur du CEM Mohamed-Racim a insisté pour que les élèves transférés dans cette école primaire soient pris en charge par leurs propres enseignants et le staff administratif. Selon un enseignant rencontré sur place, « depuis 2013, les services concernés par la réfection du CEM font dans le bricolage ». Il en veut pour preuve ces madriers qui soutiennent des escaliers rongés par le sel et l'humidité. Depuis le dernier séisme, ils sont dans un piteux état et presque impraticables. Une enseignante affirme que des « cailloux sont projetés dans la cour suite au dynamitage effectué dans la carrière à côté ». Des murs entiers laissent apparaître des barres de fer rouillées. Une équipe du CTC avait été dépêchée sur les lieux et a rendu son verdict. « L'accès aux classes supérieures doit être fermé. » Aussitôt, des décisions avaient été prises pour refaire les escaliers. Une entreprise privée a été chargée des travaux. En principe, ils prendront fin avant la fin du mois prochain. Le directeur de l'établissement rend compte de la situation jour après jour. L'inspecteur de l'académie Ouest, en collaboration avec les services techniques de la commune de Hammamet, supervise les travaux. Les familles et le président de l'association des parents d'élèves se sont montrés solidaires avec le directeur de l'établissement. « L'essentiel est de voir des décisions prises à temps avant qu'il n'y ait des victimes. Le cursus scolaire de nos enfants n'est pas perturbé », nous ont-ils confié. Toutefois, les parents d'élèves de l'école primaire Chattie El Fayrouz ne l'entendent pas de cette oreille. Hier, à 11h, ils ont bloqué la route pour protester contre la perturbation engendrée par l'arrivée imprévue des collégiens. Selon eux, « les travaux de réfection devaient se faire durant les vacances ». La gendarmerie a dispersé les parents d'élèves dans le calme.